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DIESEL DUST
"2nd life"
2010 (Believe/Brennus)

Discographie
Ghost dance (2007)
Lily (2010) 2nd life
(2010)
Just before... (2021)
Between before and after (2022)
Just another day... (2024) |
Le rock sudiste (ou Southern Rock en V.O.)
reste un genre relativement marginal dans nos contrées hexagonales, mais ce
n'est pas une raison pour occulter la sortie du deuxième album (je ne compte pas
le EP "Lily" sorti début 2010) des sudistes Lyonnais de Diesel Dust.
Auteurs en 2007, d'un "Ghost dance" de bonne facture où le groupe
affichait clairement ses influences avec de brillantes covers de Lynyrd Skynyrd
("Workin'") et de Blackfoot ("Train, train"), les gars du 6-9 ont
malgré tout dû faire face à un changement de line up.
Et pas des moindres car ce sont tour à tour Chris le chanteur et Terry l'un des
deux guitaristes (qui a tout de même participé à l'enregistrement de 3 morceaux
issus du MCD), qui ont levé le camp pour aller voir ailleurs.
C'est donc nantis d'un nouveau frontman en la personne de Ted et d'un nouveau
six cordiste prénommé Jean-Marc que le groupe a abordé l'enregistrement de sa
"deuxième vie" ("Second life" pour les anglophobes).
Mais que les fans du groupe se rassurent, la bande n'a pas pour autant changé
d'un iota son orientation musicale, bien au contraire.
En effet, dès "Whisky drinkin man", le titre d'ouverture, la voix
rocailleuse de Ted (un whisky drinking man ?) fait des merveilles en donnant un
petit côté crasseux qui souligne encore plus l'authenticité du Southern Rock du
combo.
D'autant plus que tous les éléments typiques du genre sont ici présents :
- La slide guitare, un coup bien grasse et bluesy comme sur l'excellent "So
bad, so bad", la fois d'après en solo comme sur "Whisky drinkin man"
ou tout simplement plus en douceur et en rondeur comme sur l'acoustique "Man
from New Orleans" qui fleure bon le delta du Mississipi et les bayous.
- Les guitares en son clair d'une manière générale, qu'elles soient à peine "crunchy"
comme sur le groovy et sautillant "Uncle rocker" (bien soutenu en cela
par un jeu de basse excellent), très propre comme sur le mid tempo "Up to
your heart" ou carrément acoustique comme sur "Just me forever" qui
clôt magnifiquement ce CD.
- Les harmonies à plusieurs guitares sont évidemment présentes en particulier
sur un "Lily" de toute beauté ou encore sur un "Too long time"
somptueux qui s'avère un de mes titres favoris de cet opus, sachant allier
tradition et modernité, un peu comme avait su le faire avec succès le groupe
Tangier à la fin des années 80.
- Enfin, il y a ses soli à rallonge qui pourront certes en rebuter certains mais
dont l'apprenti guitariste que je suis s'est délecté sur les "Time of dying",
"Too long time" ou encore sur l'excellent "One wall, thousand Gods"
où la wah wah fait parler la poudre avant que l'harmonica ne s'invite au festin.
L'harmonica, justement, parlons en car si je l'ai passé sous silence jusque là,
il est, comme sur le premier album, omniprésent tout au long du disque,
s'affirmant comme une composante majeure du son de Diesel Dust.
Et Nico connaît la recette pour nous délivrer une partition riche et variée.
Soulignant l'aspect bluesy de la musique du groupe sur "The man from New
Orleans" ou au jeu de la question / réponse avec Ted sur "Devil inside",
il se permet même de se tailler la part du "Lyon" sur l'excellent "Whisky
drinkin man" et carrément de mener la danse sur "I miss you" et "One
wall, thousand Gods" où son instrument prédomine.
Vous l'aurez donc compris, Diesel Dust ne réinvente pas, ni ne révolutionne le
genre mais tout en respectant les fondamentaux, le groupe rajoute des éléments
qui lui sont propres comme cet harmonica. Il se permet même quelques petites
aventures originales comme sur "I miss you" où un petit côté funky vient
bousculer l'establishment.
Signalons enfin le remarquable travail de composition de Raphaël "Raph"
Porcherot (guitares, dobro, piano et chœurs) qui signe à lui seul l'intégralité
du travail de composition (musique et textes) ne se faisant aider que sur un
seul titre.
Et si musicalement je me suis suffisamment épancher jusque là, il convient aussi
de s'attarder sur la qualité des textes du bonhomme.
Brennus (qui distribue l'album) annonce : "De la planète sacrifiée à la
famille ignorée et aux amitiés galvaudées, DIESEL DUST porte la parole du
respect, de la tolérance et de l'amour".
Et effectivement il y a vraiment de belles paroles qui prônent ces valeurs
universelles mais j'aimerais m'attarder sur deux textes beaucoup plus forts et
qui abordent le lourd sujet de la religion.
Tout d'abord "One wall, thousand Gods" qui fait vraiment preuve d'une
véritable prise de conscience de la place de la religion dans nos sociétés et
offre à mon sens la seule et véritable solution pour une paix durable sur cette
planète. Un texte très très fort qui malheureusement restera probablement à
jamais un vœu pieux (si je peux me permettre) et rejoint en ce sens les paroles
d'un "Too long time" que je vais me permettre de citer ici : "Choose
the way of love and pray that there's no God, words are sword which will save
the world from war" avant de conclure par un "No God, no war" que je
laisse à votre réflexion.
Enfin, j'ai été touché par les paroles de l'introspectif "Just me forever"
emprunte d'une réelle sagesse et dont le message est très clair "être soit même
et savoir l'accepter", une belle leçon de philosophie de vie à méditer.
Pour conclure, je dirai que Diesel Dust nous propose avec ce "Second life"
un excellent album de Southern Rock, affirmant encore plus sa filiation au genre
par rapport à son premier essai.
Ceci résulte d'une part de l'arrivée de Ted au chant dont le timbre de voix
granuleux convient parfaitement au style et d'autre part d'une production qui me
semble volontairement salie pour mieux affirmer un côté roots et crasseux
typique du genre.
Cet album ne révolutionnera certes pas le rock sudiste mais le groupe sait
insuffler dans sa musique des éléments un peu atypiques parmi lesquels la
présence de l'harmonica qui donne toute sa couleur au son des lyonnais.
Et puis je vous invite à lire les textes (qui figurent sur le site internet du groupe) car un véritable effort a été réalisé
de ce point de vue.
Enfin, j'aimerai préciser que je ne suis pas forcément un fan de Southern rock
et que malgré tout je me suis régalé à l'écoute de cet album, alors n'hésitez
pas à vous jeter à l'eau, car l'expérience en vaut réellement la peine, surtout
que ces musiciens possèdent un sacré niveau. |
Chronique par
Lolo36
Mai 2011 |
01 - Whisky drinkin man (5:55)
02 - I miss you (4:48)
03 - Devil inside (7:10)
04 - Uncle Rocker (4:58)
05 - So bad, so bad (3:33)
06 - Lily (7:12)
07 - Man from New Orleans (3:15)
08 - Up to your heart (4:54)
09 - Time of dying (5:42)
10 - One wall, thousand Gods (6:40)
11 - Too long time (6:17)
12 - Just me forever (5:20) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
Musiciens
: Ted (Chant), Raph (Guitares, Dobro, Piano), Jean-Marc (Guitares, Chœurs), Nico
(Harmonica, Chœurs), Micka "Chauve" (Basse), Jmill (Batterie) |
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