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Pochette HEAVY DUTY
"Built to resist Vol 1"
2014
(Season Of Mist)

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Discographie

What we've been through (2010)
Second coming (2012)
Built to resist Vol 1 (2014)

Parmi les groupes intéressants d'une nouvelle ère, nous découvrons aujourd'hui le groupe HEAVY DUTY (retenez bien ce nom).

Le projet originel ayant pas mal changé de line-up (mais surtout énormément de style en moins de 4 ans au cours de ses 2 premiers albums), on pourrait presque croire avoir à faire à un tout nouveau groupe, d'ailleurs à vrai dire c'est un peu le cas...

HEAVY DUTY est un crew de frenchies du sud de la France, qui est déjà en train de tout défourailler dans sa région du Var. Un groupe établi et déjà largement reconnu dans la ville de Toulon.

Cette machine de guerre artisanale que représente ce nouveau projet, vient de nous dévoiler avec cette 3e nouvelle galette fulgurante intitulée "Built to resist Vol.1", l'ampleur d'une véritable petite bombe assez inattendue, renvoyant de façon assez impressionnante ses deux précédents opus au rang de simples albums relativement très corrects, mais sans pour autant casser des briques vis-à-vis de cette suite.

Pour ce qui est du titre "Built to resist Vol.1" (construit pour résister) ce dernier devait être à l'origine un long et lourd album blindé de plus de 15 titres.

Mais les membres du groupe, notamment Chris Caprin (batteur mais aussi producteur de l'album) ont eu la judicieuse idée d'opter plutôt pour un album en 2 volumes, afin de ne pas prendre le risque éventuel d'étouffer l'auditeur avec un trop plein de morceaux, mais surtout afin de pouvoir offrir et proposer par ce biais leurs 20 meilleurs nouveaux titres déjà en stock et segmentés en 2 disques, prévoyant la sortie de chacun d'eux à une année d'intervalle.

Si vous avez manqué les épisodes précédents, nous tenons ici le quatuor suivant : Chris Caprin alias "Chris Bumper" à la batterie, qui n'est autre que l'ancien batteur des groupes SWEET LIPS et FIREFOX (La compilation culte des 90's "Hard-Rock Rendez-vous" où ces 2 groupes figuraient, ceci vous rappelle-t-il quelque chose ?)

Alain Joumel à la six-cordes, encore une bonne référence notable dans le domaine, puisqu'ancien membre du groupe RESPECT, l'un des seuls groupes de fusion/hardcore frenchy qui tenait la route, débarqué tout juste après d'autres comme Lofofora qui avait ouvert la voie durant les années 90's.

Olivier Moreau à la basse, également ancien membre de RESPECT ayant rejoint HEAVY DUTY suite à la proposition de poste de son ancien comparse Alain Joumel, vient nous confirmer qu'avec cette actuelle nouvelle section rythmique très brutale, il serait probable d'ouvrir une entreprise de bâtiment dans l'unique but d'abattre les murs de béton plus efficacement et proprement qu'avec une pelleteuse de chantier...

Sans perdre le fil ou plutôt la chaine d'acier qui lie visiblement cette bande de camarades, nous retrouvons au chant Ivan Pavlak alias "Ivan" . Ce dernier ne se contente pas de savoir hurler avec rage tout en maitrisant une justesse certaine et très efficace, mais nous confirme également que ce réel frontman peut également gérer avec brio toute partie mélodique nécessaire pour parfaire le tout avec quelques excellentes influences américaines bienvenues, assez similaires à des groupes tels que FIVE FINGER DEATH PUNCH ou STONE SOUR.

Il est également bon de signaler que ce "petit" nouveau était d'ailleurs déjà présent sur le 2e et précédent volet, en envoyant déjà des marrons et des punchlines musclées à tout va, mais cela ressemblait d'avantage à un échauffement, sans doute afin de poser ses marques au sein du crew, puisque la différence globale actuelle de sa technique est légèrement un cran au dessus et relativement mieux posée qu'auparavant.

Maintenant que les présentations sont faites, passons aux titres et au contenu de ce nouvel album, afin de savoir si réellement il est véritablement à la hauteur de ce qu'il semble être (ou pas !).

Votre serviteur se doit donc maintenant de passer au bloc et de décortiquer chirurgicalement un peu les entrailles de ce phénomène :

Track 1 : "Ouverture", sobrement mais logiquement intitulé de la sorte puisqu'il s'agit uniquement d'une micro power-ballade en guise de mise bouche extrêmement rapide. Le démarrage et l'accompagnement au piano surplombé de machines pendant ces quelques instants est semblable à une bande originale de film typiquement moderne et hollywoodien, afin de vous préparer à la suite qui s'annonce très prometteuse.

Track 2 : "Wearing a smile" est aussitôt l'ouverture des hostilités sans perdre une seconde et démarrant en trombes, en reprenant la mélodie principale de l'intro d'ouverture. Ainsi nous sommes déjà plongé, absorbé et déjà curieux de voir la suite. La puissance du vocaliste, et sa rage assez technique donnent également droit à de très bonnes variations, nous immergeant dans une ambiance assez similaire des premiers titres jadis de l'album culte de Pantera : "The Great Southern Trendkill" (le style Phil Anselmo étant clairement une des influences majeures du chanteur).

Track 3 : "I want more" aussitôt déclenché se tourne d'avantage vers un style nettement plus Hardcore dans la plus pure tradition de groupes dopés à la testostérone comme "Sick of it all", et se déploie comme un char d'assaut arborant déjà l'un des meilleurs titres de l'album. Un riff accrocheur très entrainant mais surtout un refrain véritablement efficace qui casse littéralement la baraque, donnant subitement presque l'envie de hurler avec tous les membres du groupe, tous en cœur cette sorte d'hymne bourrin foutrement jouissif ! A l'évidence nous tenons là le type de morceau parfaitement taillé pour mettre le feu, réveiller et faire sauter tout le monde dans n'importe quel fest (Ce titre a d'ailleurs eu droit à un videoclip sympathique bien mérité).

Track 4 : "100,000 Times", gros morceau de l'album. Du très lourd et très musclé aux fortes influences Pantera pour le côté "à l'ancienne" (on ne va pas s'en plaindre), à l'exception de l'ensemble du refrain et des quelques passages plus mélodiques qui eux, sonnent nettement plus actuel, voir fortement calqué sur du "Five Finger Death Punch". Le compromis évoqué au tout début de cette chronique, du fait de mélangé du old-school avec du moderne sans faire de bouillie mais justement en trouvant un équilibre afin d'innover est tout à fait le cas représentatif ici avec ce titre. Peut-être moins jouissif que le titre précédent "I want more", ce 4e titre reste cependant assez excellent et son intérêt comme ses qualités sont indiscutables. Sans aucun doute le second et 2e meilleur titre de ce "Built to resist Vol.1".

Track 5 : "Everything you're not", tentative volontaire de varier un peu les choses musicalement, en se lançant ici dans un hardcore un peu moins agressif, d'avantage orienté groove et résolument plutôt teinté rock. Excellente initiative, mais hélas la sauce a vraiment du mal à prendre... L'architecture du morceau est d'ailleurs un peu étrange puisque nous avons tout simplement l'impression qu'il est identique du début à la fin et semble défiler en boucle sans que rien ne se passe vraiment. On peut même ajouter que le refrain vient assez péniblement en rajouter une couche en ralentissant le tout, notamment en comportant visiblement trop de longueurs. Le chant est poussif et finalement le tout ne mène pas à grand chose. Un titre dispensable vis-à-vis de la quantité de très bons morceaux avec, pour couronner le tout, l'impression sur 2 ou 3 passages lors de certaines fins de refrains, où les parties chant semblent expédiées à la va-vite voire bâclées. Vraiment dommage que cette première moitié de l'album utilise comme charnière un titre bien en dessous de tous les autres. Que s'est-il passé ?

Track 6 : "Complete", HEAVY DUTY rempile sans attendre sur un morceau avec une courte intro d'arpèges en acoustique, le tout emmené par un chant brillamment efficace, nous entrainant directement sur du gros riff fracassant le tout, avec une qualité globale niveau son n'ayant absolument rien à envier aux grosses productions américaines. Toute cette mécanique roule à merveille et nous dévoile sans tarder un magnifique refrain cette fois nettement plus "commercial", mariné à la sauce FM dont on se délecte, sans fioritures ni paillettes. L'alchimie fonctionne avec brio et nous emporte indubitablement. Les couplets laissent place à de courtes parties saccadées très lourdes et puissantes assez jubilatoires il faut l'avouer, avec une certaine influence made in Pantera qui ne pourra que satisfaire tout amateur. Décidément il s'agit d'un des meilleurs titres (nous faisant complètement oublié par la même occasion le précédent). Certes, sans crier au génie non plus, certains pourraient tout à fait affirmer que tout cela ne réinvente pas le métal, mais très honnêtement passer à côté d'un morceau aussi excellent serait bouder bêtement son plaisir car ça déboîte sévèrement et on en redemande. Pourquoi dans un tel contexte faudrait-il chercher plus loin pardi ? Pour finir, on pourrait même mentionner, sans forcément passer de pommade au crew, que la construction du morceau est sacrément bien foutue à tel point qu'il est difficile de s'en lasser.

Track 7 : "Our Generation", enchaîne sans plus attendre sur un riff de nouveau relativement plus hardcore mais fraichement metalisé du plus bel effet. Tout ceci dans la plus pure tradition du genre, en nous enivrant instantanément dès le départ du 1er couplet grâce à une mélodie et un chant comprenant tous les éléments présents pour nous ravir. Tout semblait encore bien parti et prometteur, mais rapidement et étrangement le sentiment à nouveau d'un manque de quelque chose se fait ressentir dès la moitié du morceau. Tout sonne pourtant juste mais semble trop répétitif et assez expéditif. Excepter un bridge baraqué qui débarque subitement dans la dernière partie du titre en tentant de sauver le morceau, ça ne va malheureusement pas plus loin et le soufflet retombe aussitôt et tout continue dans le répétitif qui en devient presque pénible. Bon sang, quel dommage... Mais surtout pourquoi nous offrir tant de bons titres d'une telle envergure pour tout mettre directement en boîte sans rechercher à chiader naturellement toutes les chansons ?

Track 8 : "Waste & wait". Le redémarrage ne traine pas vis-à-vis du morceau précédent et l'enchainement est absolument exemplaire. Le tout sonne brillamment (encore et toujours) à la perfection de ce côté là, avec peu de choses à redire quant à la l'excellente qualité de la production de cet album. Tel un tank ultra blindé qui déboule avec ce 8e coup de poing, nous revoici à nouveau plein d'engouement, le mécanisme est bien huilé, bien foutu et fichtrement efficace. Nous avons à faire là de nouveau à une démonstration de quoi est en fait capable HEAVY DUTY. Tout se déroule sans faille et l'architecture du titre est de nouveau intéressante, de multiples plans bien ficelés avec de sublimes passages mélodiques lors des refrains alternants avec des couplets bourrés d'anabolisants qui font leur effet.

Avant d'arriver à la conclusion finale nous pouvons alors d'ores et déjà annoncer que cet album est certes incroyablement efficace, mais semble comporter la fâcheuse tendance d'alterner une fois sur deux, excellents titres et morceaux expédiés à la va-vite.

Une majorité de titres chiadés nous auraient sans aucun doute comblés. Les titres les moins intéressants et trop expéditifs qui ne sont pourtant pas complètement mauvais pour autant (ne l'oublions pas) seraient peut-être plutôt destinés à la scène, tout s'expliquerait éventuellement de cette façon.

Track 9 : "Built to resist Part.1". Ce 9e round "construit pour résister" démarre en trombe et nous embarque de nouveau vers un titre semblant d'avantage orienté FM, notamment au niveau du refrain que l'on retient facilement, ainsi que la 2e partie du morceau présentée comme un passage plus calme pour mieux nous surprendre avec une montée de rage et de puissance du plus bel effet. La construction du titre est encore une fois intéressante puisqu'elle nous offre finalement presque 2 morceaux en 1, tant les passages sont très diversifiés et peaufinés, si bien qu'on ne voit même pas la chanson défiler, tout en ayant pourtant survolé plusieurs horizons. Pari gagné pour cet intitulé qui confirme une valeur sûre pour cet album éponyme, assurant par la même occasion une belle démonstration de ce que l'album représente vraiment.

Track 10 : "No tomorrow". Nous voici sur le final de cet album qui nous offre généreusement une admirable et sombre power-ballade inattendue et plutôt surprenante puisqu'entièrement acoustique, avec une simple guitare accompagnée d'un violoncelle, nous permettant de nous rendre compte par la même occasion des spectaculaires capacités vocales du chanteur qui parvient presque à nous prendre aux tripes lors de nombreux passages, arborant une voix claire de toute beauté, alternant calmes sentiments de mélancolie et de rage de vivre, tout cela sur un sans faute. Il s'agit d'ailleurs littéralement d'un des meilleurs titres de l'album pour clore brillamment et intelligemment ce 1er épisode.

En conclusion, "Built to resist Part.1" porte bien son nom et semble effectivement être l'album d'un groupe "construit pour durer" (un titre de disque qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui d'un des meilleurs albums du groupe Sick of it All : "Built to last" de 1997).

HEAVY DUTY nous propose donc un excellent et très intéressant album très bien produit, mêlant bon nombre d'excellentes influences et de références (de Five Finger Death Punch en passant par Pantera, Stone Sour ou encore Sick of it All), arborant un style relativement moderne et intelligemment marié de façon parfaite à du old-school, tout cela en réussissant à proposer la propre pate du groupe avec force et élégance.

Le seul reproche pour cet album serait donc qu'il contient visiblement toutefois quelques maladresses avec des morceaux largement un cran en dessous du réel potentiel du groupe.

Ceci dit, nous pouvons faire preuve d'indulgence vu la flopée d'excellents morceaux (dont certains incontournables) ici présents, tout en sachant qu'il s'agit aussi de leur 3e et meilleur album à ce jour... plus que prometteur pour la suite.

En définitive, un album chaudement recommandé pour les amateurs du genre et pour reprendre directement les propos de Ivan le chanteur groupe lors de leur passage à l'Enorme TV : "
HEAVY DUTY, c'est une musique sans concession, du métal avec des gros riffs bien dans ta gueule".

Vous voilà prévenus : HEAVY DUTY ? ça défonce ! Vivement le 2e round, "Built to resist Vol.2" officiellement prévu pour l'année 2015.
Chronique par Fred Ayato
Décembre 2014

01 - Ouverture (1:34)
02 - Wearing a smile (3:08)
03 - I want more (3:40)
04 - 100,000 times (4:32)
05 - Everything you're not (3:46)
06 - Complete (4:53)
07 - Our generation (4:09)
08 - Waste & wait (4:22)
09 - Built to resist Pt.1 (4:34)
10 - No tomorrow (3:39)

Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles ICI Cliquez pour ajouter les paroles

Musiciens : Ivan Pavlak (Chant), Alain Joumel (Guitare), Olivier Moreau (Basse), Chris Caprin (Batterie)



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