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CHRONIQUES |
Parmi les groupes intéressants d'une nouvelle ère, nous découvrons
aujourd'hui le groupe HEAVY DUTY (retenez bien ce nom).
Le projet originel ayant pas mal changé de line-up
(mais surtout énormément de
style en moins de 4 ans au cours de ses 2 premiers albums), on pourrait presque croire
avoir à faire à un tout nouveau groupe, d'ailleurs à vrai dire c'est un peu
le cas...
HEAVY DUTY est un crew de frenchies du sud de la France, qui est déjà en train
de tout défourailler dans sa région du Var.
Un groupe établi et déjà largement reconnu dans la ville de Toulon.
Cette machine de guerre artisanale que représente ce nouveau projet, vient de
nous dévoiler avec cette 3e nouvelle galette fulgurante intitulée "Built to
resist Vol.1", l'ampleur d'une véritable petite bombe assez inattendue,
renvoyant de façon assez impressionnante ses deux précédents opus
au rang de simples albums relativement très corrects, mais sans pour autant
casser des briques vis-à-vis de cette suite.
Pour ce qui est du titre "Built to resist Vol.1" (construit pour résister) ce
dernier devait être à l'origine un long et lourd album blindé de
plus de 15 titres.
Mais les membres du groupe, notamment Chris Caprin (batteur mais aussi
producteur de l'album) ont eu la judicieuse idée d'opter plutôt pour un album en 2
volumes, afin de ne pas prendre le risque éventuel d'étouffer
l'auditeur avec un trop plein de morceaux,
mais surtout afin de pouvoir offrir et proposer par ce biais leurs 20 meilleurs
nouveaux titres déjà en stock et segmentés en 2 disques, prévoyant la sortie de
chacun d'eux à une année d'intervalle.
Si vous avez manqué les épisodes précédents, nous tenons ici le quatuor suivant :
Chris Caprin alias "Chris Bumper" à la batterie, qui n'est autre que
l'ancien batteur des groupes SWEET LIPS et FIREFOX (La compilation culte des 90's
"Hard-Rock Rendez-vous" où ces 2 groupes figuraient, ceci vous rappelle-t-il
quelque chose ?)
Alain Joumel à la six-cordes, encore une bonne référence notable dans le
domaine, puisqu'ancien membre du groupe RESPECT, l'un des seuls groupes de
fusion/hardcore frenchy qui tenait la route, débarqué tout juste après d'autres
comme Lofofora qui avait ouvert la voie durant les années 90's.
Olivier Moreau à la basse, également ancien membre de RESPECT ayant rejoint
HEAVY DUTY suite à la proposition de poste de son ancien
comparse Alain Joumel, vient nous confirmer qu'avec cette actuelle nouvelle
section rythmique très brutale, il serait probable d'ouvrir une entreprise de
bâtiment dans l'unique but d'abattre les murs de béton plus efficacement et
proprement qu'avec une pelleteuse de chantier...
Sans perdre le fil ou plutôt la chaine d'acier qui lie visiblement cette bande
de camarades, nous retrouvons au chant
Ivan Pavlak alias "Ivan" . Ce dernier ne se contente pas de savoir hurler avec rage tout en maitrisant une
justesse certaine et très efficace, mais nous confirme également que ce réel
frontman peut également gérer avec brio toute partie mélodique nécessaire pour parfaire le tout avec quelques excellentes influences
américaines bienvenues, assez similaires à des groupes tels que FIVE FINGER DEATH PUNCH ou STONE SOUR.
Il est également bon de signaler que ce "petit" nouveau était
d'ailleurs déjà présent sur le 2e et précédent volet, en envoyant déjà
des marrons et des punchlines musclées à tout va, mais cela ressemblait
d'avantage à un échauffement, sans doute afin de poser ses marques au
sein du crew, puisque la différence globale actuelle de sa technique est
légèrement un cran au dessus et relativement mieux posée qu'auparavant.
Maintenant que les présentations sont faites, passons aux titres et au
contenu de ce nouvel album, afin de savoir si réellement il est
véritablement à la hauteur de ce qu'il semble être (ou pas !).
Votre serviteur se doit donc maintenant de passer au bloc et de
décortiquer chirurgicalement un peu les entrailles de ce phénomène :
Track 1 : "Ouverture", sobrement mais logiquement intitulé de la sorte puisqu'il
s'agit uniquement d'une micro power-ballade en guise de mise bouche
extrêmement rapide.
Le démarrage et l'accompagnement au piano surplombé de machines pendant ces
quelques instants est semblable à une bande originale de film typiquement
moderne et hollywoodien, afin de vous préparer à la suite qui s'annonce très
prometteuse.
Track 2 : "Wearing a smile" est aussitôt l'ouverture des hostilités sans perdre
une seconde et démarrant en trombes, en reprenant la mélodie principale de l'intro
d'ouverture. Ainsi nous sommes déjà plongé,
absorbé et déjà curieux de voir la suite.
La puissance du vocaliste, et sa rage assez technique donnent également droit à de
très bonnes variations, nous immergeant dans une ambiance assez similaire des
premiers titres jadis de l'album culte de Pantera : "The Great Southern
Trendkill" (le style Phil Anselmo étant clairement une des influences majeures
du chanteur).
Track 3 : "I want more" aussitôt déclenché se tourne d'avantage vers un style
nettement plus Hardcore dans la plus pure tradition de groupes dopés à la
testostérone comme "Sick of it all", et se déploie comme un char d'assaut arborant déjà l'un des meilleurs titres de l'album.
Un riff accrocheur très entrainant mais surtout un refrain véritablement
efficace qui casse littéralement la baraque, donnant subitement presque l'envie
de hurler avec tous les membres du groupe, tous en cœur cette
sorte d'hymne bourrin foutrement jouissif ! A l'évidence nous tenons là le type de morceau parfaitement taillé pour mettre
le feu, réveiller et faire sauter tout le monde dans n'importe quel fest
(Ce titre a d'ailleurs eu droit à un videoclip sympathique bien mérité).
Track 4 : "100,000 Times", gros morceau de l'album. Du très lourd et
très musclé aux fortes influences Pantera pour le côté "à l'ancienne" (on ne va
pas s'en plaindre), à l'exception de l'ensemble du refrain et des quelques
passages plus mélodiques qui eux, sonnent nettement plus actuel, voir fortement
calqué sur du "Five Finger Death Punch".
Le compromis évoqué au tout début de cette chronique, du fait de mélangé du old-school
avec du moderne sans faire de bouillie mais justement en trouvant un équilibre
afin d'innover est tout à fait le cas représentatif ici avec ce titre.
Peut-être moins jouissif que le titre précédent "I want more", ce 4e titre reste
cependant assez excellent et son intérêt comme ses qualités sont indiscutables.
Sans aucun doute le second et 2e meilleur titre de ce "Built to resist Vol.1".
Track 5 : "Everything you're not", tentative volontaire de varier un peu les
choses musicalement, en se lançant ici dans un hardcore un peu
moins agressif, d'avantage orienté groove et résolument plutôt teinté rock.
Excellente initiative, mais hélas la sauce a vraiment du mal à prendre...
L'architecture du morceau est d'ailleurs un peu étrange puisque nous avons tout
simplement l'impression qu'il est identique du début à la fin et semble
défiler en boucle sans que rien ne se passe vraiment.
On peut même ajouter que le refrain vient assez péniblement en rajouter une
couche en ralentissant le tout, notamment en comportant visiblement trop de
longueurs. Le chant est poussif et finalement le tout ne mène pas à grand chose.
Un titre dispensable vis-à-vis de la quantité de très bons morceaux avec, pour
couronner le tout, l'impression sur 2 ou 3 passages lors de certaines fins
de refrains, où les parties chant semblent expédiées à la va-vite voire bâclées.
Vraiment dommage que cette première moitié de l'album utilise comme charnière un
titre bien en dessous de tous les autres. Que s'est-il passé ?
Track 6 : "Complete", HEAVY DUTY rempile sans attendre sur un morceau avec une courte
intro d'arpèges en acoustique, le tout emmené par un chant brillamment efficace,
nous entrainant directement sur du gros riff fracassant le tout, avec une qualité
globale niveau son n'ayant absolument rien à envier aux grosses productions
américaines. Toute cette mécanique roule à merveille et nous dévoile sans tarder un
magnifique refrain cette fois nettement plus "commercial", mariné à la sauce FM
dont on se délecte, sans fioritures ni paillettes. L'alchimie fonctionne
avec brio et nous emporte indubitablement. Les couplets laissent place à de courtes parties saccadées très lourdes et
puissantes assez jubilatoires il faut l'avouer, avec une certaine influence made
in Pantera qui ne pourra que satisfaire tout amateur. Décidément il s'agit d'un
des meilleurs titres (nous faisant complètement oublié par la même occasion le
précédent). Certes, sans crier au génie non plus, certains pourraient tout à fait affirmer que tout
cela ne réinvente pas le métal, mais très honnêtement passer à côté d'un
morceau aussi excellent serait bouder bêtement son plaisir car ça déboîte
sévèrement et on en redemande. Pourquoi dans un tel contexte faudrait-il
chercher plus loin pardi ? Pour finir, on pourrait même mentionner, sans forcément passer de pommade au crew,
que la construction du morceau est sacrément bien foutue à tel point qu'il est
difficile de s'en lasser.
Track 7 : "Our Generation", enchaîne sans plus attendre sur un riff de nouveau
relativement plus hardcore mais fraichement metalisé du plus bel effet. Tout
ceci dans la plus pure tradition du genre, en nous enivrant instantanément dès
le départ du 1er couplet grâce à une mélodie et un chant comprenant tous les
éléments présents pour nous ravir. Tout semblait encore bien parti et prometteur, mais rapidement et étrangement le
sentiment à nouveau d'un manque de quelque chose se fait ressentir dès la moitié
du morceau. Tout sonne pourtant juste mais semble trop répétitif et assez expéditif.
Excepter un bridge baraqué qui débarque subitement dans la dernière partie du
titre en tentant de sauver le morceau, ça ne va malheureusement pas plus loin et
le soufflet retombe aussitôt et tout continue dans le répétitif qui en devient
presque pénible. Bon sang, quel dommage... Mais surtout pourquoi nous offrir tant de bons titres
d'une telle envergure pour tout mettre directement en boîte sans rechercher à
chiader naturellement toutes les chansons ?
Track 8 : "Waste & wait". Le redémarrage ne traine pas vis-à-vis du morceau précédent et l'enchainement est absolument exemplaire.
Le tout sonne brillamment (encore et toujours) à la perfection de ce côté là,
avec peu de choses à redire quant à la l'excellente qualité de la production de
cet album. Tel un tank ultra blindé qui déboule avec ce 8e coup de poing, nous revoici à
nouveau plein d'engouement, le mécanisme est bien huilé, bien foutu et
fichtrement efficace. Nous avons à faire là de nouveau à une démonstration de quoi est en fait capable
HEAVY DUTY. Tout se déroule sans faille et l'architecture du titre est de
nouveau intéressante, de multiples plans bien ficelés avec de sublimes passages
mélodiques lors des refrains alternants avec des couplets bourrés d'anabolisants
qui font leur effet.
Avant d'arriver à la conclusion finale nous pouvons alors d'ores et déjà annoncer
que cet album est certes incroyablement efficace, mais semble comporter la
fâcheuse tendance d'alterner une fois sur deux, excellents titres et morceaux
expédiés à la va-vite.
Une majorité de titres chiadés nous auraient sans aucun doute comblés. Les
titres les moins intéressants et trop expéditifs qui ne sont pourtant pas
complètement mauvais pour autant (ne l'oublions pas) seraient peut-être plutôt
destinés à la scène, tout s'expliquerait éventuellement de cette façon.
Track 9 : "Built to resist Part.1". Ce 9e round "construit pour résister"
démarre en trombe et nous embarque de nouveau vers un titre semblant d'avantage
orienté FM, notamment au niveau du refrain que l'on retient facilement, ainsi que la 2e
partie du morceau présentée comme un passage plus calme pour mieux nous
surprendre avec une montée de rage et de puissance du plus bel effet.
La construction du titre est encore une fois intéressante puisqu'elle nous offre
finalement presque 2 morceaux en 1, tant les passages sont très diversifiés et
peaufinés, si bien qu'on ne voit même pas la chanson défiler, tout en ayant
pourtant survolé plusieurs horizons. Pari gagné pour cet intitulé qui confirme une valeur sûre pour cet album
éponyme, assurant par la même occasion une belle démonstration de ce que l'album
représente vraiment.
Track 10 : "No tomorrow". Nous voici sur le final de cet album qui nous offre
généreusement une admirable et sombre power-ballade inattendue et plutôt
surprenante puisqu'entièrement acoustique, avec une simple guitare accompagnée
d'un violoncelle, nous permettant de nous rendre compte
par la même occasion des spectaculaires capacités vocales du chanteur qui
parvient presque à nous prendre aux tripes lors de nombreux passages, arborant
une voix claire de toute beauté, alternant calmes sentiments de mélancolie et de
rage de vivre, tout cela sur un sans faute.
Il s'agit d'ailleurs littéralement d'un des meilleurs titres de l'album pour
clore brillamment et intelligemment ce 1er épisode.
En conclusion, "Built to resist Part.1" porte bien son nom et semble
effectivement être l'album d'un groupe "construit pour durer" (un titre de
disque qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui d'un des meilleurs albums
du groupe Sick of it All : "Built to last" de 1997).
HEAVY DUTY nous propose donc un excellent et très intéressant
album très bien produit, mêlant bon nombre d'excellentes influences et de
références (de Five Finger Death Punch en passant par Pantera, Stone Sour ou
encore Sick of it All), arborant un style relativement moderne et intelligemment marié de façon parfaite
à du old-school, tout cela en réussissant à proposer la propre pate
du groupe avec force et élégance.
Le seul reproche pour cet album serait donc qu'il contient visiblement toutefois
quelques maladresses avec des morceaux largement un cran en
dessous du réel potentiel du groupe.
Ceci dit, nous pouvons faire preuve d'indulgence vu la flopée d'excellents
morceaux (dont certains incontournables) ici présents, tout en sachant qu'il s'agit
aussi de leur 3e et meilleur album à ce jour... plus que prometteur pour la suite.
En définitive, un album chaudement recommandé pour les amateurs du genre et pour
reprendre directement les propos de Ivan le chanteur groupe lors de leur passage
à l'Enorme TV : "HEAVY DUTY, c'est une musique sans concession, du métal avec des gros riffs
bien dans ta gueule".
Vous voilà prévenus : HEAVY DUTY ? ça défonce !
Vivement le 2e round, "Built to resist Vol.2" officiellement prévu pour
l'année
2015. |
Chronique par
Fred Ayato
Décembre 2014 |
01 - Ouverture (1:34)
02 - Wearing a smile (3:08)
03 - I want more (3:40)
04 - 100,000 times (4:32)
05 - Everything you're not (3:46)
06 - Complete (4:53)
07 - Our generation (4:09)
08 - Waste & wait (4:22)
09 - Built to resist Pt.1 (4:34)
10 - No tomorrow (3:39) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
Musiciens
: Ivan Pavlak (Chant), Alain Joumel (Guitare), Olivier Moreau (Basse), Chris
Caprin (Batterie) |
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