Difficile de comprendre pourquoi, contrairement
à son prédécesseur, "Les violons de Satan" n’a toujours pas été réédité en CD.
Les heureux propriétaires (dont je ne suis pas) de la version LP originale ne
doivent plus être très nombreux…
Cet album, je devrais plutôt dire ce groupe, n'est pas facile d'accès.
En effet, il faut arriver à passer le cap du chant pour découvrir un album
magnifique qui réussi avec bonheur à faire le grand écart entre un heavy très
agressif et des ambiances alliant finesse et structures très originales.
La voix du regretté Patrick Malbos est en effet très particulière. On peut soit
adorer ce timbre puissant, rugueux et tout en émotion ("Par le sang et
l’acier"), ou bien ne pas pouvoir supporter certaines envolées hyper aigues qui
semblent mal maîtrisées ("Avocat").
Mais lorsque l’on succombe comme moi au charme des vocaux, on peut apprécier la
qualité des compositions et des mélodies, la qualité des arrangements ("Le
dernier assaut") et les capacités des musiciens.
Si High Power n’a ni le sens du riff d’un H-Bomb ni le sens de la mélodie d’un
Sortilège, il a un savoir faire inégalé pour ce qui est de la création
d’ambiances.
Comme en témoigne le point d’orgue de l’album, la chanson éponyme ("Les violons
de Satan"), qui tel un dépliant publicitaire présente toutes les facette du
talent du groupe : puissance, émotion, originalité et maîtrise technique.
Si les thèmes abordés sont inégaux, on peut en effet aussi bien trouver des
thèmes originaux ("Le dernier assaut") que des thèmes très banals ("Rebelle"),
on ne peut que reconnaître le soin apporté à l’écriture des textes. Tant ceux-ci
sont emprunt de poésie et d’émotion.
Le son est très connoté "années 80" et le mixage n’est pas le meilleur qui soit,
mais ces détails ne suffisent pas à atténuer le plaisir que l’on prend à
l’écoute de cet album que l’on peut résumer en un mot : charmeur.
