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INNERCHAOS
"Phase inversion"
2015
(Autoproduction)


Discographie

5TD (Demo 1998)
Into the pit (Demo 2000)
Neopolis (2002)
Different stories (2005)
Instant replay (2007)
Cenote (2010)
Phase inversion (2015)


Cela faisait cinq ans que nous n'avions pas de nouvelles d'INNERCHAOS. Le fait que Bertrand Drécourt, fondateur et seul rescapé du gang originel réside aujourd'hui en Guadeloupe alors que ses deux acolytes sont en métropole, y est surement pour quelque chose, bien qu'aujourd'hui le progrès de la technologie fait que les kilomètres ne sont plus un obstacle à la musique. Toutefois, le line-up a une nouvelle fois changé. Si nous retrouvons Bruno Gadiot (Dream Factory) à la batterie, la basse, après Jihane Langlois, est aujourd'hui tenue par Olivier Defives (ex-Jadallys, Monolithe).

Le power trio nous propose donc cinq ans après le successeur de "Cenote", entièrement autoproduit. "Phase inversion", tel est son nom, a été mixé et masterisé au Cheap Noiz Studio par Bertrand Drécourt. L'album est disponible sur les principales plateformes de téléchargement et streaming (Itunes, Amazon MP3, Fnac Jukebox, Deezer, Spotify...) depuis le 9 novembre 2015. La distribution physique est allouée tout comme "Instant replay" à Cheap Noiz Records, alors que les trois autres albums l'étaient par Brennus Music.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore l'univers musical d'INNERCHAOS, le groupe se définit ainsi : "
INNERCHAOS distille un crossover au sein duquel cohabitent la puissance et le son du métal, l'énergie du rock et les structures du Prog... Les compositions alternent agressivité et passages atmosphériques, tout en mettant l'accent sur les variations et les mélodies vocales".

Si comme moi vous avez pu apprécier l'évolution musicale du power trio tout au long de ses cinq albums, on ne peut qu'adhérer à cette définition plutôt judicieusement trouvée et proche de la vérité. Les onze nouvelles chansons proposées sur ce "Phase inversion" ne vous dérouteront pas non plus si vous connaissez et aimez l'univers d'INNERCHAOS.

L'artwork de la pochette est signé Ess Graphics. Elle représente un alien sur fond de paysage forestier, hurlant, dont la bouche et les dents sont étrangement humaines. Tous les titres (paroles et musique) sont signés Bertrand Drécourt, et hormis "Seven steps", oscillent entre trois et cinq minutes.

"A thousand miles away" débute et l'influence de Rush est omniprésente et flagrante. Tout comme les canadiens, INNERCHAOS propose une musique riche et complexe. A l'instar de Geddy Lee, notre power trio propose en la personne de Bertrand, un chanteur au timbre atypique et particulier, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui fait tout comme Rush, la marque de fabrique d'INNERCHAOS. Le son est plutôt bon. Le rendu de chaque instrument est réussi, avec une assisse parfaite pour apprécier l'univers musical du power trio. Dès ce premier titre le tempo est plutôt lourd, et dans un registre mid tempo et plus apaisant lors de l'apparition de la voix de Bertrand. Les changements et breaks sont légion, ponctués de riffs biens cinglants, fortifiés par une rythmique efficace. D'autres ombres d'influences sont discernables. Celles de King's X et Freak Kitchen, voire Living Colour pour le côté groovant de la musique. Bertrand se révèle aussi, pour ceux qui ne connaitraient pas le groupe, un excellent guitariste comme le démontre ses solos plutôt efficaces.

"The fall of sleep" poursuit le voyage, très plaisant. Un gros travail sur la voix pour des changements d'ambiance bienvenus. Très mélodique, le morceau s'écoute les yeux fermés, sans toutefois nous donner l'envie de dormir, alors que "Fly away" démarre tout en finesse et subtilité, sous le son des cordes de guitares. Un morceau qui monte crescendo, avec l'apport de la distorsion, avant de doucement retomber. INNERCHAOS privilégie la mélodie à la puissance...

Le titre éponyme de l'album "Phase inversion" est aussi le premier instrumental que le trio nous propose. L'ombre du Master Satriani est omniprésente. Nouveau témoignage du talent guitaristique de Bertrand. Cela donne trois minutes trente huit de toute beauté, avant de repartir toujours tout en douceur avec "Please", qui démarre comme une jolie ballade, avant d'évoluer vers un côté plus power sur le refrain. Cela explose carrément de feeling sur la partie instrumentale, Bertrand s'en donnant à cœur joie sur une rythmique bien lourde, le tout allant dé crescendo jusqu'à la conclusion du morceau.

Le ton se durcit avec "Upside down" pour un heavy mid tempo. Le refrain se révélant plus mélodique, plus chantant, à contrario des couplets plus mordants. Un morceau plus tranchant et incisif !

Deuxième instrumental plutôt réussi, "Seeds of schizophrenia" allie passage bien lourd et agressif à la finesse et la mélodie des solos de guitares. Du bien bel ouvrage qui ne dépareillerait nullement sur un album d'un Steve Vai ou autre Satriani... Un morceau alliant puissance et fluidité.

"Uchrony" est un autre morceau tout en ambiances. La batterie se la joue métronome et la voix de Bertrand mène le voyage. La partie instrumentale est somptueuse. Puis "Souleater" durcit une nouvelle fois le ton, avec un tempo plus enlevé. Toutefois, la voix de Bertrand aurait mérité plus de mordant sur les couplets pour un meilleur impact et rendu du morceau. Mais ce n'est qu'une opinion personnelle.

Dernier instrumental de ce "Phase inversion" avec "Sweet surrender", qui se veut aussi le plus ébouriffant et énergique. Un étalage de talent bourré de feeling. Ça pulse grave ! INNERCHAOS nous en met plein les écoutilles et avec talent !

"Seven steps" conclut les hostilités sous forme de pièce maîtresse de plus de 9 minutes, avec le morceau le plus intéressant et le plus riche de ce nouvel album. Cet "hymne" progressif déborde de changements, breaks salvateurs et d'ambiances. Les parties instrumentales sont placées avec minutie et exécutées avec talent. Le tempo s'accélère au bout de six minutes avec une rythmique implacable, pour ralentir de nouveau pour suivre l'évolution de ces sept étapes. Du très beau boulot !

INNERCHAOS nous propose là un cinquième album des plus réjouissant. Un condensé de mélodies oniriques, de belles parties instrumentales dignes d'une œuvre d'un Satriani. Une écoute qui donne à l'ensemble un côté moins prog (hormis "Seven steps"), mais non moins technique. De très belles compositions composent cet album, dont le seul reproche à faire serait le côté trop monocorde de la voix de Bertrand.

Toutefois, les fans d'INNERCHAOS ne seront pas dépaysés par cette nouvelle offrande et l'apprécieront à sa juste valeur. Pour les autres, fans de Rush, King's X ou autres Satriani, vous y trouverez aussi votre plaisir auditif !

Chronique par Dom Baillon
Mai 2016


01 - A thousand miles away (3:38)
02 - The wall of sleep (4:05)
03 - Fly away (4:40)
04 - Phase inversion (3:38)
05 - Please (4:12)
06 - Upside down (3:15)
07 - Seeds of schizophrenia (3:48)
08 - Uchrony (4:58)
09 - Souleater (3:07)
10 - Sweet surrender (3:11)
11 - Seven steps (9:20)

Musiciens : Bertrand Drécourt (Chant/Guitares/Programming), Olivier Defives (Basse), Bruno Gadiot (Batterie)



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