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LA HORDE
"En passant par le monde"
2012
(Fantaizic)


Discographie

En passant par le monde (2012)
Dystopie (2015)


"Toujours debout, même par furvent, nous connaîtrons les neuf formes du vent, toujours debout, droit devant, la horde du contrevent"... le refrain est imparable et les aficionados de l’écrivain Alain Damasio ne manqueront pas de faire le rapprochement avec son best seller "La horde du contrevent".

Et ils auront raison car c’est avec l’accord de l’auteur que les lorrains se permettent de faire référence à son roman fantasy, sans pour autant réaliser ici un concept album.

"Nuclear mind" le deuxième titre en atteste immédiatement, puisqu’il s’agit d’une composition basée sur un fait bien réel (l’affaire Florence Rey ou tuerie de Nanterre) où des extraits du JT d’époque viennent d’ailleurs parsemer le morceau pour une belle réussite artistique.

Musicalement, il s’avère bien délicat de classifier précisément la musique de LA HORDE, car si la voix de Frank Laprevotte est typiquement hardcore, c'est-à-dire hurlée à la manière d’un Jamey Jasta de Hatebreed (tout en étant beaucoup plus aiguë dans la lignée d’un Niko de Tagada Jones), le style musical se veut beaucoup plus éclectique.

"La horde du contrevent" est un morceau puissant, oscillant entre thrash et power metal, tandis que "Nuclear mind" me rappelle le Red Hot Chili Peppers période Dave Navarro. Quant au troisième morceau "Les derniers hommes", c’est une décharge de 1’19 dans le plus pur esprit punk.

"Condamné à vivre" possède un côté groovy et funky avec sa basse slappée et on n’aurait pas hésité à qualifier ce morceau de fusion dans les 90’s, de même avec "Monochrome" le bien mal nommé qui démarre sur une ambiance funky avant de devenir plus thrashy, rappelant à certains égards Rage Against The Machine.

Mais bien vite un "spin" à l’intro doom, sombre et fleurant bon Black Sabbath, avant de virer thrashcore immisce le doute dans mon analyse stylistique, d’autant plus que des titres tels que "Deux pour un seul corps" (avec ses growls discrets) ou "Les damnés" rappelle le power metal de Pantera.

L’alternance son clair / son saturé d’un "Eden" plutôt agréable, nous replonge plutôt dans les années 80, au même titre que la reprise métallisée de "J’ai vu" de Niagara... plutôt sympathique.

Bref, musicalement parlant, bien difficile de classifier LA HORDE, mais les musiciens ont semble t-il choisi de ne pas s’imposer de limites et les bougres ont eu raison.

S’enfermer dans un style unique eut manifestement été un frein à leur créativité et tout simplement à leurs compétences techniques qui je vous prie de me croire, sont immenses.

La section rythmique est impressionnante et si Etienne Richefort nous régale de parties de basse élaborées et techniques, c’est à mon sens Thomas Das Nevès à la batterie qui illumine de toute sa classe ce premier opus.

Les batteurs amateurs vont se régaler à l’écoute de ce disque, surtout que lui et son compère bassiste ont été particulièrement mis en valeur par la production.

Une caisse claire qui claque sèchement, un jeu de double grosse caisse monstrueux et des parties complexes qui laisseront perplexes les amateurs du "poum-tchac" binaire, le cogneur en chef ne lésine pas sur les moyens pour nous en mettre plein les oreilles.

A ce sujet, je vous recommande une écoute attentive de "La horde du contrevent" ou encore de "Extinction de masse", ce dernier titre étant à mon sens sauvé par Thomas.

Un mot enfin sur Matthieu Morand à la guitare qui, bien que peu avantagé par le mix (c’est particulièrement flagrant sur le début de "Echec"), réalise une prestation de qualité sur ce disque. En véritable maître de cérémonie, c’est lui qui insuffle à chaque morceau sa couleur et son style, et contribue à la richesse musicale de ce "En passant par le monde".

La horde propose donc pour son premier album un "pot (loin d’être) pourri" musical à base de thrash, de punk, de power metal ou encore de fusion au relent funky, le tout servi par une voix typiquement hardcore.

D’aucun s’offusqueront de ce manque de direction musicale mais en ce qui me concerne, je louerai plutôt cette diversité et cette richesse stylistique qui constituent, avec la qualité technique des instrumentistes et l’énergie déployée, un des atouts majeurs de cette galette.

Au rang des déceptions, je citerai la voix de Frank qui manque de variété, et personnellement, n’étant pas fan de ce style vocal, il m’a vraiment fallu un gros temps d’adaptation avant de pouvoir apprécier ce disque à sa juste valeur.

Enfin, je fustigerai le vilain tour qui a été joué aux guitares de Mathieu, qui auraient méritées plus de présence dans le mix final pour créer le "gros son" qui aurait fait de ce premier album une totale réussite.

Mais soyons indulgents avec le quatuor. Il ne s’agit là que de son premier essai et nuls doutes que les concerts à venir vont permettre aux Nancéens de corriger ces quelques défauts.

"En passant par le monde" reste néanmoins une vraie bonne surprise de cette rentrée 2012, et fait preuve d’une énergie communicative qui devrait générer circle pit, stage diving et autres walls of death lors des futures prestations scéniques des lorrains.

Nuls doutes que si le "furvent" ne vient pas mettre de grains de sable dans cette belle machine, il faudra compter avec cette horde de furieux venue de l’est.

Chronique par Lolo36
Octobre 2012


01 - La horde du contrevent (4:20)
02 - Nuclear mind (3:29)
03 - Les derniers hommes (1:19)
04 - Condamné à vivre (4:32)
05 - Monochrome (4:21)
06 - Spin (3:56)
07 - Deux pour un seul corps (4:01)
08 - Eden (3:58)
09 - Les damnés (3:48)
10 - Echec (4:13)
11 - J'ai vu (3:37)
12 - Extinction de masse (1:35)

Musiciens : Frank Laprevotte (Chant), Matthieu Morand (Guitare/Chœurs), Etienne Richefort (Basse/Chœurs), Thomas Das Neves (Batterie)




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