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LES VARIATIONS
"Nador"
1970
(EMI/Pathé)


Discographie

Spick and specks (SP 1967)
Come along (SP 1969)
Variations N°2 (SP 1969)
Variations N°3 (SP 1970)
Nador (LP 1970)
What a mess again (SP 1970)
Down the road (SP 1971)
Only you know (And I know) (SP 1972)
Take it or leave it (LP 1973)
Je suis juste un Rock'n'roller (SP 1973)
Silver girl (SP 1973)
Moroccan Roll (SP 1974)
Moroccan Roll (Maxi 1974)
Moroccan Roll (LP 1974)
Café de Paris (LP 1975)


Tout le monde connait Deep Purple, Led Zeppelin ou Black Sabbath, les précurseurs de la musique Hard-Rock ou Heavy-Metal dans le monde. Du côté de la France, c'est LES VARIATIONS qui peuvent fièrement endosser ce statut.

Car oui, alors que les nouveaux sons arrivaient de Grande-Bretagne avec les Who, les Rolling Stones... un petit gamin originaire de Fez au Maroc s'essaye à la guitare, qu'il maitrise rapidement avec dextérité, en autodidacte. Il débarque en France puis à Londres où il peaufine son jeu et découvre la folie musicale d'alors. Il joue avec quelques combos, puis retourne en France où il décide de former un groupe. La rencontre des musiciens est un summum de hasards époustouflants car il retrouve aux auditions des amis d'enfance du Maroc ! Nous sommes en 1967. LES VARIATIONS débutent leur carrière.

Les galères des premiers concerts et des premières tournées. L'enregistrement de plusieurs 45 tours, puis les premières télés et la signature avec un gros label et la sortie d'un premier album "Nador" en 1970, qui deviendra culte car novateur dans son style et ses guitares saturées.

Dès "What a mess again", la musique proposée est totalement nouvelle dans la France d'alors, qui se dandine sur Les Martins Circus. Nous sommes ici proche d'un Steppenwolf avec son "Born to be wild". Car Marc s'est goinfré de ces nouvelles sonorités, les a ingurgitées et s'en est inspiré, y apportant son propre jeu. Une nouveauté en France qui propose ainsi une nouvelle musique dans un Hard-Rock seventies excellent.

"Waiting for the pope" pour sa part, sonne encore plus seventies (En même temps c'est un peu normal puisque l'album est sorti en 1970), avec également des aspects Bluesy plus appuyés et un tempo plus lent. Un passage planant vient varier le tout. Ce titre est plus varié, mais tout aussi efficace que le précédent.

Non content d'avoir la gueule de l'emploi et un charisme de fou à l'image d'un Mick Jagger des Rolling Stones, le chanteur Jo Leb propose un chant énergique et véritablement habité et bien en place.

Mais c'est sans lui que "Nador" se présente, puisqu'il s'agit d'un instrumental, qui puise d'ailleurs quelques influences dans les racines des membres du groupe, avec l'apports de sonorités Marocaines, portées à grand renfort de guitares acoustiques et percussions Nord africaines. Une compo plutôt tranquille.

Un piano débute "We gonna find the way" avec des claviers légers façon orgue Hammond. La basse ne fait pas figuration, appuyant de belle façon la compo de ses notes et accompagnées d'un très bon Jacky Bitton à la batterie. Le style est plutôt popesque, de par le jeu du piano et les voix plus douces et doublées en chœurs. La vague Motown d'alors est aussi dans les bas-fond de ce titre.

"Générations" est la seule chanson chantée dans la langue de Molière. Encore dans un style Hard-Rock seventies, avec un solo de guitare grinçant. Les guitares doublées évoquent aussi le grand Led Zeppelin.

La musique comporte bien sûr cet aspect patiné des années 70, avec un léger style psychédélique et des influences évidentes à la Jimi Hendrix et autres Led Zeppelin. Une musique neuve et créative, que la bande nous assène sans complexe tels ce Hard "Free me" enjoué aux aspects Rock'n'Roll, ou ce swinguant "Completely free".

LES VARIATIONS, c'est Cream, Humble Pie, Led Zeppelin, Ten Years After, Nazareth, The Who, Grand Funk Railroad, Jimi Hendrix, Deep Purple ou Black Sabbath réunis. Tous ces groupes alors en devenir se retrouvent sur les compos de nos frenchies, mais c'est tout simplement l'empreinte d'une époque qui est retranscrite ici dans la musique des VARIATIONS.

C'est dans une ambiance plus Rock'n'roll que "Mississippi woman" se fait entendre, accompagné d'un piano et de chœurs enjoués. Le Rock'n'roll dans toute sa splendeur, avant de se finir sur un Hard-Rock "But it's allright" aux guitares très Hendrixiennes et agrémenté d'un passage aux percussions Nord-Africaines, solo de batterie et claps de mains pour finir la compo... et l'opus.

Cet album référence restera le plus Hard et teigneux du groupe, qui sortira par la suite des opus plus aseptisés pour finir sur un "Café de Paris" quasi FM voire variété. Il n'en demeure pas moins que LES VARIATIONS sont bel et bien les premiers frenchies à avoir joué du Hard Rock en France. Un groupe plein de talent qui aurait dû percer et devenir un grand.

Cet opus sera réédité à de nombreuses reprises par diverses maisons d'édition, bien souvent agrémenté de différents bonus... la preuve que cet album est une référence... encore aujourd'hui...

Chronique par Duby
Janvier 2020


01 - What a mess again (3:16)
02 - Waiting for the pope (3:40)
03 - Nador (2:44)
04 - We gonna find the way (4:26)
05 - Generations (3:07)
06 - Free me (3:43)
07 - Completely free (5:38)
08 - Mississipi woman (3:08)
09 - But it's allright (4:30)

Musiciens : Jo Leb (Chant), Marc Tobaly (Guitares), Jacques Grande (Basse), Jacky Bitton (Batterie)




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