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CHRONIQUES

 

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MASS HYSTERIA
"Failles"
2009
(At(h)ome)


Discographie

Le bien-être et la paix (1997)
Live (1998)
Contraddiction (1999)
De cercle en cercle (2001)
Mass Hysteria (2005)
Une somme de détails (2007)
Failles (2009)
Live (2011)
L'armée des ombres (2012)
A l'Olympia (2013)
Matière noire (2015)
Le Trianon (2016)
Maniac (2018)
Hellfest XXI VI MMXIX (2019)
Tenace - Part 1 (2023)
Tenace - Part 2 (2023)


Soyons clairs d’entrée de jeu. Alors que j’insère dans mon lecteur CD, ce "Failles" pour en réaliser sa chronique, je ne connais MASS HYSTERIA ni d’Adam, ni d’Eve et je vais donc découvrir ce groupe qui n’en est pourtant pas à son premier essai.

Attardons nous, en premier lieu sur la pochette du disque. Un homme au visage buriné, marqué par la vie et les épreuves, le gars qui a la haine et que l’on n’a pas envie d’aller embêter. Une pochette magnifique, très expressive qui vous prépare de la plus belle des façons à entrer dans l’univers musical de nos compatriotes. C’est parti, j’appuie sur "on".

Un homme à bout de souffle comme fuyant devant un danger puis des guitares énormes installent une atmosphère pesante, oppressante dès le début de "World on fire".
Une basse vrombissante soutient des couplets / pamphlets de notre société sur fond de crise économique, déclamés sur un flot quasi rappé qui me rappelle à certains égards Zack de la Rocha, le chanteur de Rage Against The Machine.
Et ce n’est pas le refrain incitant la vindicte populaire au calme, qui fait retomber le soufflet. Mieux vaut éructer le titre du morceau à s’en faire péter les poumons pour exorciser la haine qui sommeille en nous : "World on fire, world on fire".
Tu m’étonnes qu’on est en feu après une telle claque, que dis je, un tel direct dans notre face. Je suis soufflé groggy par l’efficacité et la puissance de ce titre.

"Tu m’as mis la tête à l’envers, aucune drogue n’a ce niveau", ces quelques mots extraits du second morceau "Plus qu’aucune mer" résument bien l’état dans lequel je suis après l’écoute de seulement deux morceaux. Car ce deuxième titre s’inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur, grosses guitares, paroles recherchées, ça dépote là encore sévère. Moi qui ne connaissais pas le groupe, en seulement deux titres ils ont fait pencher la balance en leur faveur avec leur metal dévastateur.

"Failles" semble vouloir calmer le jeu avec son intro synthétique (l’occasion de souligner le remarquable travail de programmation), mais bien vite les watts arrivent et la crise, toujours la crise, vient nous plomber le moral. Mais bon sang, elle inspire rudement bien notre ami Mouss, qui a écrit pour ce titre des paroles quasi poétiques. Une composition magnifique, soutenue par des synthés qui confèrent une atmosphère géniale à ce morceau, quasi hypnotique, qui s’écoute avec délectation.

"L’archipel des pensées" propose un riff qu’un Led Zep aux guitares sursaturées et detunées n’aurait pas renié en son temps. Des paroles là encore ciselées nous régalent les conduits auditifs, avant qu’un gros passage bien heavy soutenu par les claviers, ne nous incite à empoigner la guitare en carton pour une séance de headbanging.

Ce sont des percussions samplées qui introduisent "Clean" et lui confèrent un côté industriel fort sympathique. Les guitares sont toujours aussi énormes. Point de soli chez MASS HYSTERIA, mais des rythmiques pesantes qui vous assomment littéralement. Heureusement sur ce titre, une magnifique partie très atmosphérique vous permet de reprendre votre souffle entre les refrains.

Avec les deux titres suivant "Dysphoria" et "Le magnétisme des sentiments", on plonge carrément dans l’univers industriel sans que pour autant la pression ne retombe, ceci en particulier grâce aux textes déclamés par Mouss, qui font vraiment montre d’un travail d’écriture soigné et permettent de garder l’auditeur en éveil.

"Respirer", "Aller plus loin" ou encore "Rien n’être plus" font plutôt dans le néo metal mais avec des refrains d’une telle efficacité que ces trois titres passent sans problème, alors que je ne suis pas vraiment fan de ce genre musical.

"Get high" possède un côté heavy assez intense cependant que les synthés lui donnent une couleur là encore industrielle. Un mélange des genres plutôt efficace pour le seul titre de l’album chanté en anglais, ce que je trouve un peu dommage tant Mouss semble se délecter de jouer avec les mots de la langue française.

L’album s’achève sur un "Comme on danse" aux paroles plus légères et c’est justement ce qui lui donne toute les qualités pour devenir un hit. Car voici un titre festif qui devrait faire un carton sur scène : "A toutes les vénus et les martiens, le monde du bruit nous appartient, sautez ! hurlez ! dansez !". Même le vieux crouton que je commence à être est réceptif, c’est dire...

Je n’irai pas par quatre chemins : cet album de MASS HYSTERIA m’a fait l’effet d’une bombe et son metal (néo, indus ou je ne sais quoi, je laisse ce débat aux puristes) emprunt de modernité m’a botté le cul.

Le son est énorme, les textes travaillés, recherchés et les arrangements sont toujours opportuns pour enrichir les morceaux. Un véritable travail d’orfèvre auquel on peut aussi associer la confection de la pochette.

Le groupe a tout simplement, selon moi, donné naissance à l'un des meilleurs albums métal français de la décennie, du genre que l’on classera dans la discothèque idéale d’ici quelques années. A recommander !

Pour conclure définitivement cette chronique, je citerai un passage extrait de "Comme on danse", qui à mon sens en dit long sur les motivations et l’état d’esprit du groupe : "Le rock’n’roll n’est pas mort, on creuse on restaure… voyez comme on emmerde et pratique la tendance". Tout est dit, et je comprends mieux pourquoi Patrick Roy, le "député Metal de l’assemblée nationale" est fan du groupe. Qui se ressemble s’assemble parait-il !

Chronique par Lolo36
Janvier 2011


01 - World on fire (04:08)
02 - Plus qu'aucune mer (04:07)
03 - Failles (03:34)
04 - L'archipel des pensées (03:29)
05 - Clean (03:13)
06 - Dysphoria (02:56)
07 - Le magnétisme des sentiments (04:10)
08 - Aller plus loin (02:56)
09 - Respirer (04:04)
10 - Get high (03:46)
11 - Rien n'être plus (03:18)
12 - Comme on danse (03:10)

Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles ICI


Musiciens : Mouss (Chant), Yann (Guitare), Nico (Guitare), Stéphane (Basse), Raphaël (Batterie)




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