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MELINE
"The crucified"
2016
(Autoproduction)


Discographie

Heretic (MCD 2008)
Masters of ocean (2012)
The crucified (2016)


Originellement formé dans l'Oise en 2005, puis expatrié à Rouen, MELINE est enfin de retour avec un nouvel album. Après un mini CD "Heretic" en 2008 et surtout un premier album "Masters of ocean" en 2012 des plus prometteurs, la nouvelle offrande des normands était donc attendue avec une certaine impatience. Si les débuts musicaux du groupe prenaient leurs racines dans une empreinte résolument Thrashy, leur évolution les voit naviguer vers des voies plus Power Métal, pour accoucher vers un Heavy classieux et entraînant, dont les influences Priestiennes, ainsi que de la Vierge de Fer, sont flagrantes sans toutefois parler de plagiat.

Le line-up du groupe a une nouvelle fois évolué. Ainsi aux côtés de Peter Languerre (Chant), d'Anthony Caron (Guitares) et de Clément Caltot (Batterie), viennent s'ajouter un deuxième guitariste en la personne d'Alexandre Bourienne et du bassiste François Dufour remplaçant Marco. Le quintet prend alors d'assaut les locaux du Marco Ragnarock Studio pour enregistrer, mixer et masteriser le successeur de "Masters of ocean". Dix titres plus une intro sont donc mis en boite pour donner naissance officiellement le 16 avril 2016 à "The crucified" deuxième album entièrement auto-produit de MELINE.

Présenté sous forme de digipack plutôt bien foutu, l'artwork signé "Visual injuries" me fait immédiatement penser à celui de "Abject offerings" des Death Métalleux de MERCYLESS, mais la comparaison s'arrête là... il faut dire que l'illustration de ce christ représente parfaitement le titre de l'album "The crucified". Le livret se compose de quatre faces. On peut déplorer de ne point y trouver la retranscription des textes des chansons. O trouve des photos des musiciens, renseignements sur l'enregistrements et remerciements. La double face intérieure reprend l'artwork vu de plus près, agrémenté de ces mots "
FATHER, FORGIVE THEM, THEY DON'T KNOW WHAT THEY DO". Le ton est donné, place à la musique !

Après la petite intro "The awakening", on rentre dans le vif du sujet avec "The crucified", reprenant là ou on s'était arrêté avec "Masters of ocean", dans un registre Heavy speedé typé Judas Priest. La voix de Peter a réellement progressée et l'apport de chœurs est des plus bénéfique, donnant les couleurs d'un certain Mercyful Fate. L'apport d'une deuxième guitare est un réel gain d'efficacité. Les soli menés de mains de maîtres en sont la parfaite illustration.

Le son est plutôt bon. Chaque instrument est bien perceptible et la puissance du métal de MELINE plutôt bien rendu pour une autoproduction. Le refrain est efficace pour une entrée en matière plutôt réussie.

Le tempo se calme légèrement avec "I shall return" aux influences teutoniques. L'ombre d'un Accept est flagrante, mais loin d'être déplaisante. Le refrain est très mélodique, faisant de ce morceau un futur hit en puissance. MELINE a gagné en maturité et ça s'entend ! La rythmique abat parfaitement le boulot, mettant quand il se doit en valeur le travail monstrueux des guitares.

On reste dans le même registre avec "Going back home", un morceau taillé pour le live. Les chœurs donnent de l'ampleur au refrain, lui donnant un côté fédérateur. Les riffs puissants alternent soli diaboliquement mélodique sur une rythmique galopante. Du très bon boulot. Un rendu salvateur pour nos conduits auditifs !

"Schizophrenia" montre le côté plus Thrash des normands. L'ombre de Megadeth n'est pas loin ! Peter nous montre à l'image de son "Doctor Jeckyl et Mister Hyde" de nouvelles facettes de sa palette vocale. Le refrain plus posé et lourd est une nouvelle fois réussi. J'entend déjà les "
Schizophrenia" scandés par le public sur les prochaines représentations du groupe.

Les compos de MELINE avoisinent les cinq minutes, voire quatre comme sur l'efficace "Born to kill". Une nouvelle fois l'ombre de la vierge de fer est flagrante, mais vu la qualité d'exécution des normands, on s'en contrefout... et on apprécie, headbangant suivant le tempo de cette rythmique galopante. Saluons une nouvelle fois cette succession de soli savamment dilués pour un décrassage en règle de nos écoutilles auditives.

Les normands s'attaquent avec brio au slow de rigueur avec "The angel on my shoulder", aux relents de Power Ballade. Effet garanti sur la gente féminine ! Le tempo s'emballe et s'alourdit aux alentours des cinq minutes. Chaque musicien s'en donne à cœur joie. Après les soli de guitares, c'est au tour de Clément de s'éclater sur ses fûts. On a même l'impression qu'il conclut le morceau à cinq minutes cinquante avant de relancer les hostilités, rejoint par la mélodicité des notes égrainées par les guitaristes sur leur six cordes. Au final ce "The angle on my shoulder" frôle les huit minutes.

On reprend le chemin du Heavy Metal avec "A new era has come", qui se laisse écouter avec un plaisir non dissimulé. Saluons ce passage en deuxième partie du morceau où le chant se fait plus grave, limite martial, le travail de la rythmique accentuant cette impression.

"Martyrs" enfonce le clou sous forme d'un véritable hit teinté Heavy/ Speed Mélodique. Un titre qui ne laisse pas insensible. Tout y est implacable : riffs puissants, refrains efficaces et solos des plus jouissifs !

"I don't give a damn" se veut plus lourd, renvoyant une nouvelle fois vers des influences plus teutoniques, pour conclure avec celles très Maiden sur le bonus track "The last rebels", qui s'avérera un réel ravissement pour tout fan de la vierge de Fer.

Au final, MELINE confirme tout le bien que l'on pensait d'eux à l'écoute de leur premier album. Le groupe enfonce le clou avec un album plus mature, qui devrait sans conteste asseoir la renommée du combo. Même si les influences sont omni présentes et facilement discernables, que ce soit Iron Maiden, Judas Priest, Accept et bien d'autres, la qualité d'exécution et le savoir faire des Rouennais remporte les suffrages, nous les faisant oublier pour mieux les savourer !

Ce "The crucified" s'avère d'ores et déjà indispensable, et contient ce tenant de perles comme "Martyrs", "I shall return", "The crucified"... à classer aux côtés d'un HEAVYLUTION. La nouvelle vague du Heavy national est en marche, il serait dommage de passer à côté !

Chronique par Dom Baillon
Septembre 2016


01 - The awakening (intro) (1:50)
02 - The crucified (5:00)
03 - I shall return (4:05)
04 - Going back home (5:15)
05 - Schizophrenia (4:50)
06 - Born to kill (4:10)
07 - The angel on my shoulder (7:55)
08 - A new era has come (4:55)
09 - Martyrs (4:42)
10 - I don't give a damn (5:10)
11 - The last rebels (Bonus Track) (6:30)

Musiciens : Peter Languerre (Chant), Anthony Caron (Guitare), Alexandre Bourienne (Guitare), François Dufour (Basse), Clément Caltot (Batterie)



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