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MOTHER &
PEARL
"Psycho thrill"
2017 (Symbol Muzik/Brennus)
Discographie
Demo (CD 2008) Demo (MCD
2010)
Inner voice (CD 2013)
Psycho thrill (CD
2017)
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Mai 2013, je vous présentais "Inner voice" le
premier album des Lyonnais de MOTHER & PEARL. Un premier méfait prometteur qui se voulait, je cite :
"... la
volonté de mêler la puissance d’un Machine Head, la science du riff d’un Metallica, le sens d’un contraire d’un Opeth la frénésie d’un Trivium et les
influences extrêmes d’un Arch Enemy". Vaste et ambitieux menu aguicheur, plein d’idées novatrices.
Une musique libérée de tous
carcans musicaux, laissant une évolution en "roue libre sur une autoroute sans
fin".
Formé des frères Coulon qui se partagent le(s) chant(s), Mathieu à la
batterie et Olivier aux guitares, secondés de Jean-François Aragon (Guitares) et
Michael Franchi (Basse). Le quatuor consacre l’année 2013 à la promotion de ce
premier album et donne une série de concerts dans la région
Lyonnaise, à l’issue desquels se présente l’opportunité de renforcer l’équipe en
place. Stéphane Blanchon (également chanteur d’AES – After Ends Shock) reprend
alors le chant saturé, dégageant ainsi Mathieu qui peut alors se consacrer à sa
batterie. Cet apport est une véritable manne scénique, le petit nouveau
s’imposant immédiatement sur le devant de la scène, amenant au groupe encore
plus de dynamisme et de force de percussion en live !
Durant l’été 2014, ils s’attellent à la composition du deuxième opus,
mettant en chantier une douzaine de titres, entrecoupant ces séances de travail
de quelques concerts début 2015.
L’année suivante, ils investissent de nouveau le Studio Noisefirm pour
enregistrer les instruments des nouveaux morceaux. La
mise en place et la pré-production de ce second album s’avèrent tendues, les
musiciens ne parvenant pas à trouver la bonne formule pour faire coller les
parties de chant de Stef à la musique déjà enregistrée. Cela découle sur de
fortes tensions et divergences sur les choix artistiques et la méthode à adopter. Mathieu prend du recul par rapport au groupe et son instrument. Après
de nouvelles tentatives, les 3 membres restant finissent par décider de se
séparer de Stef.
MOTHER & PEARL est au bord de l’implosion, mais Mathieu Coulon réintègre
le groupe pour poser son chant
sur les 12 nouvelles compositions. Fort d’un gros travail d’adaptation et de re-composition avec Michel Franchi (basses, paroles), libéré de toute
frustration, Mathieu exprime toute sa colère et son inspiration, avec des moments déjantés (rires, pleurs, hurlements schizophréniques)
et un chant saturé juste contrebalancé par les interventions en voix mélodique
d’Olivier.
Le fond étant cette fois bien en place, MOTHER & PEARL décide de soigner la
forme en faisant appel à deux pointures internationales. Le mastering est alors
réalisé au studio allemand Kohlekeller par Kai Stahlenberg (Benighted,
Powerwolf, Crematory…). Le groupe appelle l’album "Psycho thrill", qui évoque les multiples
facettes de la personnalité et les difficultés à les faire cohabiter. Pour
l’imager ils font appel à la photographe horrifique anglaise Danielle Tunstall.
La pochette extérieure et intérieure du digipack s’appuient sur deux de ces
images, tout à fait dans l’air du temps, représentant des faces de clowns
sanguinolentes, psychopathes à souhaits.
"Psycho thrill" est disponible le 1er septembre 2017
via Symbol Muzik et distribué par Brennus Music. La pochette avec cette
face clownesque au sourire cynique, limite grimace psychotique, est flippante à
souhait. Pour pinailler nous pourrions juste reprocher le manque de
livret renfermant entre autres les paroles de chansons proposées...
Le titre éponyme de l’album "Psycho thrill" remet les
pendules à l’heure ! Les guitares ouvrent le
bal, rejointes par la rythmique pour un
passage rapide. Les guitares enchainent par des riffs tranchants,
marquant le tempo. Le son est plutôt bon et compact. Le chant torturé et rageur de Mathieu entre dans la danse. Il image à merveille les paroles désabusées du sujet traité. Les vocaux
ont progressé et gagné en maîtrise, jouant avec la voix suivant les émotions
demandées. Ce "Psycho thrill" se révèle être un condensé de fureur avec
un refrain efficace sur un
tempo enlevé. En moins de quatre
minutes, MOTHER & PEARL vient de nous asséner son premier uppercut, nous
laissant pantelant, les tympans vibrant encore sous la force de l’impact.
Pure fiction côté texte,
"Renegades" enfonce le clou ! C‘est lourd, avec
des sonorités indus de bon aloi, qui donnent un côté Rammstein, notamment sur le
chant clair en parfait contraste avec le chant hurlé d’Olivier.
Le titre est accrocheur avec un coté mélodique salvateur. Saluons le travail effectué sur les voix, qui conjuguent émotions
sur fond de désespoir pour un gain d’efficacité. On
poursuit sur des riffs monstrueux. La batterie et la basse permettent de
souffler deux secondes avant que ces riffs ne reprennent leur travail de sape.
La
rythmique est implacable. Un parfait velours pour recevoir les
soli d’Olivier. La structure des morceaux est résolument plus courte pour aller
droit au but.
Retour au thème des multiples facettes de personnalités et leur
difficulté à les faire cohabiter avec "A two sided man". Une intro aux sonorités Guns ’n Roses, vite évanouie sous l’incursion de la rythmique.
L’ambiance est lourde avec un côté sale, rehaussée par le
chant angoissant d’Olivier qui donne un côté lancinant à l’ensemble. Tout comme son frère,
ce dernier à fait d’énorme progrès. Le contraste avec
la violence du chant hurlé est saisissant, donnant un côté "complètement
barré" au morceau qui lui sied à merveille... vu le sujet traité. Côté solo rien à
redire. C'est du grand Art.
"Remember the noise" est un clin d’œil au
"Remember the silence" que l’on trouvait sur "Inner voice". Un morceau
plus calme, plus rock, alternant passage lourd à la rythmique puissante. Le chant torturé à un côté d’écorché d’une beauté lugubre. Le solo
très mélodique enchaîne sur un passage en arpège qu’une voix féminine (que l’on
doit à Eva Compain) sublime. Le morceau
se conclut sur le chant torturé de Mathieu. Ce "Remember the noise" fait
office d’oasis mélodique dans ce désert de brutalité sonore.
"Sin and love" est introduit par une rythmique sur laquelle Olivier
vient glisser un très beau solo. La voix de Mathieu arrive. La partie chantée par son frère se révèle d’une vraie beauté, à l’instar du
nouveau solo qu’il assène. La structure du morceau est complexe, à l’image de ce passage où seuls les riffs mènent la danse avant
que la batterie et la rythmique ne repartent et que le chant hargneux ne parte dans un
registre véritablement barré. On finit sur un passage furieux ultra
speed. Un final qui laisse l’auditeur sonné, pantelant.
"Zero fortune"
poursuit dans un registre plus entraînant et une rythmique galopante. Le refrain est efficace. Encore un
énorme travail sur les voix. Les cris et les pleurs apportent un plus au
service de la musique. Saluons le passage batterie, mais surtout de la Basse
de Michel avant de repartir sur le refrain fédérateur. Le titre se conclut en musique, décrescendo, avec un réel travail de sape
de Mathieu sur ses fûts.
Des samples de voix parlées sur des riffs démarrent
"The chosen one", avant une suite réellement speedée. Un titre furieux, speed
et saccadé. Un refrain une nouvelle fois efficace. Des soli joliment exécutés
sur une rythmique galopante. Le niveau attractif est à son paroxysme. L’auditeur
est ferré, et plus question de lâcher ! Un long
passage instrumental introduit "Never again", avec notamment un solo magistral. Le groupe y traite d’"expérience personnelle douloureuse". Les voix se renvoient les textes. Le morceau est coupé par un
passage à la rythmique lourde, aux riffs plombant, sublimés par des soli
flamboyants.
En moins de trois minutes, "You suffer" dévaste tout. La fureur
est toutefois atténuée par un break de toute beauté. Deux guitares dont une
en acoustique, sur lesquelles la voix va crescendo. Un
souffle de fraicheur avant la nouvelle attaque couplets/refrains. "You suffer"
devrait faire son petit effet lors des concerts du groupe, dont le public se
fera surement plaisir en headbangant suivant le tempo du
morceau.
L’accroche en guitare acoustique dans laquelle nous retrouvons la voix féminine
en arrière-plan de "Twisted" est de toute beauté, avant que le propos
ne s’emballe. Ça groove et les couplets sont un hymne au headbanging. Le refrain d’une réelle beauté
est sublimé par la voix d’Olivier.
On enchaine ensuite dans le calme, limite planant, avant la fureur, dans un déferlement de violence,
puis de réattaquer sur les refrains.
"Up in flames" enfonce le clou dans un
registre Power Thrash efficace. Des passages instrumentaux riches aux riffs lourds à souhait sont décidément légion sur cet
album.
"They are my blood" conclut dans un registre lui aussi
résolument Thrash, pour se terminer calmement.
Les Lyonnais remportent haut la main le passage du second album avec ce "Psycho
thrill". 48 minutes d’une hargne mêlant Groove, Power, Thrash... sur fond
de Metalcore. MOTHER & PEARL a gagné en maturité et en qualité de composition.
Il n’y a rien à jeter sur cet opus pour qui apprécie le style. Il est à préciser
que le groupe a depuis fait appel à un batteur pour le live, laissant ainsi
Mathieu se consacrer au chant. Cela devrait donner encore plus d’impact au
groupe durant les concerts. En attendant de les voir, n’hésitez pas à découvrir l’univers musical de MOTHER & PEARL en vous procurant cet
album. |
Chronique par
Dom Baillon Mars 2018 |
01 - Psycho thrill (3:38)
02 - Renegades (4:55)
03 - A two sided man (4:35)
04 - Remember the noise (4:10)
05 - Sin and love (3:55)
06 - Zero fortune (4:28)
07 - The chosen one (4:30)
08 - Never again (4:15)
09 - You suffer (2:50)
10 - Twisted (3:45)
11 - Up in flames (3:50)
12 - They are my blood (3:03) |
Musiciens
: Mathieu Coulon (Chant/Batterie), Olivier Coulon (Guitares Lead/Chant),
Jean-François Aragon (Guitares), Michel Franchi (Basse) |
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