Vinny Del Rio a d’ores et déjà laissé ses lettres de noblesse d’artiste dans
l’histoire du Metal Français. A 14 ans il s’intéresse à la
guitare, après avoir débuté par la batterie. Ses influences sont
celles de guitaristes d'alors, notamment les plus
grandes légendes du Hard Rock comme AC/DC, Iron Maiden, Saxon, Def Leppard... L'apprentissage de la guitare classique
reste pour lui un élément important, avec l’étude de pièces de J.S. Bach, dont
l’utilisation des harmonies mineures commence à faire ses œuvres dans la mise en
place de son "bagage" musical et son intérêt pour le solfège.
A 18 ans, le jeune guitariste décide de former son premier groupe, qui verra
défiler un nombre important de musiciens, sans parvenir à monter un
line-up réellement solide. Mais une bonne étoile se tourne vers lui avec sa
rencontre avec Patrick Malbos, chanteur du groupe bordelais HIGH POWER. L’univers professionnel de la musique va s’ouvrir à lui.
Étant relativement jeune dans le métier, Vinny va devoir
travailler dur afin d'acquérir le niveau exigé
pour intégrer le célèbre groupe de Hard Rock bordelais des années
80. Le défi est d’autant plus difficile à relever qu’il s’agira en réalité de
postuler pour assurer simultanément les postes vacants des 2 guitaristes
d’origine. Ainsi, il restera durant 2 années intenses le guitariste du groupe, se forgeant une solide expérience, capable
d’assumer à lui seul toutes les parties guitares du combo.
HIGH POWER sera contraint de se séparer faute de ne parvenir à s’imposer
dans l’hexagone, comme la majorité des groupes français de l’époque, qui ont tous finis par rendre les armes, ne pouvant rivaliser
avec les groupes anglo-saxons signés sur les plus grandes maisons de disques et
étant distribués dans le monde entier.
1989 est une date
importante dans la carrière de Vinny, puisqu’il est appelé pour rejoindre JUMPER LACE,
qui participe à la célèbre compilation du Hard Rock
français : "Hard Rock Rendez-vous". Deux albums verront le jour, "Beyond the
romance" en 1991, enregistré en République Tchèque (anciennement
Tchécoslovaquie), puis "The last jump", enregistré en 1993 (mais qui ne
sortira qu’en Septembre 2003 pour des questions de droits). JUMPER LACE tournera
régulièrement pendant près de 5 ans, enchainant et écumant les salles de concerts
à travers toute la France ainsi qu’à l’étranger, notamment en Europe de l’Est où
le groupe aura la chance de se produire sur des scènes équivalentes à des stades
aux côtés de célèbres noms de la scène Heavy Metal du moment.
Le groupe se séparera finalement en Novembre 1993 (pour en savoir un peu plus
sur ce groupe je ne saurais que trop vous conseiller de vous plonger dans sa
biographie sur ce site).
Sans plus attendre, en Décembre 1993, Vinny monte directement son propre groupe
intitulé CAPS, dans un registre plus mélodique et plus Hard FM.
Un album sera enregistré en Décembre 1994, et sera suivi d’un grand nombre de
concerts, avec notamment la 1ère partie du géant américain BON JOVI, à Paris
Bercy en Juillet 1996. Le groupe CAPS se séparera en 1997, toujours suite à des
difficultés concernant le marché du disque en France et la difficulté de
s’exporter au niveau international. La production de l'album ne rend
pas hommage à la musique des Bordelais, la rendant trop lisse et trop mélodique
par rapport à la puissance scénique exprimée par le groupe...
À la suite de toutes ces années en tournées de concerts, d’enregistrements
studio, et une carrière relativement bien remplie, Vinny va désormais
continuer en solo, en multipliant dans un premier temps ses heures de travail à
la guitare afin de développer au maximum son potentiel et sa créativité, puis
dans un second temps en étudiant et en se formant aux techniques modernes de
studio, avec l’ère de l’informatique de pointe et son matériel qui se sont
désormais partout imposés.
Entre 2001 et 2004, Vinny va travailler comme musicien de studio et
arrangeur dans sa région de Bordeaux, et ainsi mettre en application le fruit
de son travail et ses nouvelles capacités concernant toutes les techniques liées au numérique. Les années qui suivront seront principalement
consacrées à des études informatiques toujours plus poussées, afin de pouvoir
maitriser entièrement toute la chaîne d’un studio d’enregistrement actuel, du
software au hardware.
En 2008, Vinny décide de se consacrer entièrement à son nouveau projet solo, et
va donc commencer à composer principalement dans cette optique, jusqu’en 2011,
année durant laquelle il va rejoindre la reformation du groupe JUMPER LACE avec
un nouveau line-up. Les anciens titres d’époque pour le groupe sont réétudiés et
remis au goût du jour, puis vient ensuite la démarche de composer de tous
nouveaux titres.
Le projet solo est donc mis en attente.
Mai 2014. Vinny décide de quitter la reformation "avortée" de JUMPER LACE, et
décide de lancer enfin son projet solo, avec la ferme intention de s’y consacrer
à temps plein. C’est en octobre 2014, après plusieurs auditions avec différents
chanteurs que Vinny est contacté par Alex qui deviendra le futur chanteur du
projet et de ses titres déjà prêts pour le 1er Album. Le nouveau
venu, Alexandre de Jésus, est un auteur compositeur et chanteur de Rock
et Metal français, ayant participé aux groupes WINTERBURST, SON, SAMAIN...
Le mois d’Avril 2015 est choisi pour lever le
voile et présenter deux
titres au format Demo. D’autres suivront au fil des
mois, dans l’optique de conserver la surprise réservée au public, lors de la sortie de l’album, le 27 septembre 2018.
C’est parmi une vingtaine de compositions que dix d'entre elles sont choisies. Vinny se charge de tous les instruments qu’il
enregistre à Chrystessy & Co Studio. Alex s’occupe du chant à l’Henosis Studio
(Bois d’Arcy), c’est d’ailleurs en ce lieu que Frédéric Gervais
s’occupe du mixage et du mastering de l’album.
C’est donc fin septembre que le bien nommé "End of silence" voit le jour.
La pochette
représente une vieille loco en plein régime aux couleurs
métal, rehaussé par le rouge des roues. Un rouge que l’on retrouve
sur le logo du groupe. Le livret quatre pages va droit à l’essentiel :
remerciements des deux artistes, divers renseignements sur l’enregistrement et
la conception de l’album.
"End of silence" contient dix titres aux durées de trois à quatre minutes. D’entrée VINNY DEL RIO nous propose une "Raison de
s’échapper". "A reason to escape" est un morceau Heavy dans un registre
mélodique teinté d’une touche US. On pense à un mix du DOKKEN de la première
époque à un GREAT WHITE sur vitaminé, saupoudré du feeling
des plus récents STEELHEART. Le son, même s’il aurait gagné en puissance est
plutôt bon. Chaque instrument est audible. Le chant d’Alex se marie
parfaitement au style proposé, les chœurs très présents rehaussant l’impact de
la compo. Musicalement, c’est fluide. La rythmique peut se
montrer implacable d’efficacité et se couvrir de velours pour laisser place aux soli de Vinny,
qui n’en fait pas des tonnes. Il se contente d’œuvrer pour la
mélodie et l’efficacité du titre, alternant riffs biens marqués et mélodies des
solos. Ce premier titre, revigoré par des refrains efficaces, marque bien son objectif
: celui d’accaparer l’intérêt de
l’auditeur. On se surprend d’ailleurs à
chanter "… You kill me a reason to escape".
Des riffs lourds et une
rythmique qui s’emballe nous embarquent dans "No heaven no hell". Même le chant
d’Alex se fait plus agressif, évoluant au gré du titre et se faisant plus "mélodieux" sur le refrain. Résolument Heavy, on reste dans un registre Outre
Atlantique attractif. Un morceau qui agit avec efficacité sur le Headbanging,
l’envie de bouger est bien présente ! VINNY DEL RIO nous embarque sur ses
rails et n’est pas prêt de nous relâcher !
L’entame solistique de "The mirror of your pain" rappelle JUMPER LACE. On ne
renie pas son passé ! D’ailleurs cela ne me surprendrait pas que ce soit un de
leur morceau revisité à la sauce VINNY DEL RIO. La voix d’Alex se fait plus
posée, s’harmonisant au fil de la chanson. Saluons ce super passage de basse,
sur lequel la voix est dans un registre plus bas. Le refrain efficace excelle une
nouvelle fois. Les solos sont de toute beauté. Ce titre devrait
trouver toute son efficacité en live notamment lorsqu’Alex chante "Hey" et que
la rythmique se fait plus saccadée, passage permettant au public de participer.
Bien pensé et donnant d’autant plus envie de voir le groupe en concert. Les
chœurs sont omniprésents, permettant à Alex de montrer tout son talent.
"Don’t
kill my soul" se veut plus Heavy rythmiquement parlant. Un titre puissant bien
marquant, doté d’excellents solos à l’instar de celui qui conclut le morceau.
Chapeau bas Vinny ! Une entrée toute en douceur avec la basse, suivie de la
gratte pour un "Lost love" qui se la joue ballade, dans un registre
typiquement américanisé, rehaussé par un refrain à faire fondre n’importe quelle
donzelle de cuir vêtue… Le morceau s’énerve momentanément sur le solo.
Parfaitement placé en milieu d’album, ce "Lost love" fait office d’oasis
rafraichissant avant un riff Heavy sur l’entame de
"Rock this girl". Une rythmique saccadée nous embarque : headbanging
de rigueur assuré ! Une nouvelle fois un très bon titre, mais qui me fait penser à autre chose, plus rock, au refrain répétitif,
prêt à être repris en chœur. Comme quoi… Bien que différent de mes
idées préfabriquées, le résultat est de bon aloi et ne fait nullement baisser l’intérêt
de l’auditeur.
Un côté plus Rock et puissant arrive de
belle manière avec "I'll never surrender", qui prend toute son apogée sur les
refrains. Une autre belle réussite de cet album. Pour être franc, j’ai du mal à
éclipser un titre plus qu'un autre, bien que celui-ci… trop bon !!!
Une voix sombre lance "Witches", où Alex nous propose de
nouvelles variations au service de ce récit bien noir. On n’a vraiment pas
l’impression que cet album est l’œuvre d'uniquement deux personnes tant l’instrumentalisation est
riche et efficace. Ce "Witches" tranche avec le reste de l’album avec son
côté plus sombre.
On poursuit avec "Crash", le titre le plus court de l’album. A peine trois minutes, pour un moment puissant qui montre que VINNY DEL RIO
peut se la jouer mordant, donnant au Heavy ses lettres de noblesse à la force
d’un uppercut à la Tyson. Un morceau qui nous laisse un peu sonnés. L’album se
termine, déjà, avec "She'd like a beautiful love" pour redonner un peu de
mélodie dans ce monde de barbares. Placé après "Witches" et "Crash", ce
morceau perd un peu de sa superbe et aurait à mon sens, gagné en efficacité
après par exemple "No heaven no hell". Mais cela ne
gâche en rien les qualités intrinsèques de ce "She'd like a beautiul love".
VINNY DEL RIO vient donc après tout ce temps nous proposer son premier album,
avec sa vision du Heavy qu’il avait envie de nous proposer. Et le moins que
l’on puisse dire, c’est que le résultat est alléchant, et un pur plaisir pour nos
écoutilles. Vinny cherche actuellement des musiciens afin de transformer VINNY
DEL RIO en vrai groupe et défendre ses nouveaux titres sur les scènes qui
voudront bien les recevoir. Dans l’attente, je ne saurais que trop vous
conseiller l’achat de cet album "End of silence", quasiment indispensable pour tous fans de Heavy
puissant et mélodique teinté U.S... |
