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DEMON EYES
"Garde à vue"
1987
(NEW Musidisc)


Discographie

Demo (1983)
Rites of chaos (1984)
Garde à vue (1987)
Fantomas (EP 1988)
Out of control (1990)


"Rites of chaos", le précédent album des sannoisiens de DEMON EYES avait révélé un potentiel certain chez ce groupe et c’est plein d’espoir après trois ans d’attente que nous pouvons enfin en 1987 poser ce "Garde à vue" sur nos platines disques ou dans nos lecteurs K7.

Entre les obligations militaires de certains membres du groupe, le changement de maison de disque ou l’arrivée d’un nouveau batteur (Thierry Scarlatti), le combo n’a pas été épargné par les péripéties durant ces trois années. Mais il a su en tirer profit pour mettre au point de solides compositions dont certaines ne sont pas étrangères au vécu des membres du groupe durant ce laps de temps.

L’album s’ouvre sur un "Pestiférés" dévastateur, les guitares de Thierry Masson sont acérées, la section rythmique bétonne sévère et Philippe à la rage au ventre pour chanter l’exclusion. Quelle entrée en matière !

Mais la suite vaut son pesant de cacahuètes, on enchaîne sur "Armée". Même combat, même punition, un titre énorme, et un Philippe au top pour nous conter son expérience et sa rencontre douloureuse avec le monde militaire. Sûr que ceux qui ont connu les "joies" du service militaire, ont dû se reconnaître dans les paroles vindicatives de ce titre. Tout simplement le meilleur de la carrière de DEMON EYES selon moi.

"Indifférence" propose encore une fois un texte excellent, froid de réalisme et de lucidité. Le refrain entraînant et plein de conviction fait de ce titre un must de l’album, surtout que la musique se montre elle aussi à la hauteur.

La face A s’achève par "Les désirs de l’Eden", une composition qui rappelle plus le premier album du combo tant musicalement qu’en ce qui concerne les paroles qui traitent du vice, du péché, des sujets déjà largement abordés sur "Rites of chaos".

Une atmosphère glauque, un rire satanique et c’est parti pour "Fantômas" qui débute la face B. Toujours et encore du bon speed metal pour un titre au refrain catchy qui fait son effet.

"Alizé" prend la relève. Une composition moins accessible mais un speed metal rudement efficace sur des paroles traitant de l’emprisonnement à perpétuité. Un texte où se mêle fatalité, résignation et mort et qui contribue largement à la réussite de cette composition.

Un arpège en son clair laisse à penser que "L’ermite" sera une ballade mais ce n’est que pour mieux faire monter la sauce, car une fois que les guitares de Thierry sont lâchées, ça dépote sévère, tant en rythmique qu’en solo. Là encore des paroles excellentes sur la marginalité, l’exclusion... qui respirent la souffrance et donnent l’occasion à Philippe de mettre tout son cœur à l’ouvrage pour une remarquable interprétation. Assurément l'un des titres forts de l’album.

La chanson titre "Garde à vue" est l’occasion pour Rémy Bertelle, Thierry Scarlatti et surtout Thierry Masson de nous montrer toute l’étendue de leurs qualités d’instrumentistes au cours des 3 minutes que dure cet instrumental. Du bien bel ouvrage Messieurs !

L’album s’achève par un "Hommage" à Cliff BURTON, le bassiste mentor de METALLICA qui a perdu la vie lors d’un accident du tour bus des américains un sombre jour de septembre 1986. Un bien bel hommage de la part de nos frenchies, non seulement au bassiste disparu, mais aussi à METALLICA et au métal en général. Une composition qui s’appuie sur le "Seek and destroy" des four horsemen.
En effet, Thierry pique ici et là des plans pour les insérer dans une composition originale. Ainsi on obtient un titre parsemé de clins d’œil à "Seek and destroy" sans pour autant en être une véritable reprise. Et il faut l’avouer, la réussite est au rendez-vous car ce titre constitue vraiment un moment fort et il clôt de la plus belle des manières cet excellent second album de DEMON EYES.

N’y allons pas par quatre chemins, "Garde à vue" surpasse de la tête et des épaules son prédécesseur. Tout est meilleur, les compositions, les textes, la production.

La progression du groupe est fulgurante et c’est particulièrement vrai au niveau des textes et de l’interprétation de Philippe, on sent que le chanteur vit ses textes et cela donne encore plus de relief aux compositions du groupe.

"Garde à vue" reste à ce jour le meilleur album de la discographie de DEMON EYES, et s’il ne vous faut en posséder qu’un seul, c’est celui là. Indispensable !

L’album a été réédité en CD, chez Brennus en 2005, agrémenté de trois titres du groupe 22LR, (auquel participa Thierry Masson) et d’une vidéo live de "L’orgie des damnés" filmée en 1985 lors du fameux France festival de Choisy Le Roy.

Certes les trois bonus musicaux font carrément tache mais c’est l’occasion pour un coût raisonnable de pouvoir écouter cet incontournable du hard rock français des 80’s et pour cela il faut une nouvelle fois louer le travail de réédition de Alain Ricard le patron de Brennus music.

Chronique par Lolo36
Mai 2010


01 - Pestiférés (4:06)
02 - Armée (4:32)
03 - Indifférence (4:01)
04 - Désirs de l'Eden (5:24)
05 - Fantomas (4:13)
06 - Alize (3:56)
07 - L'ermite (4:07)
08 - Garde à vue (2:51)
09 - Hommage (Seek and destroy) (5:28)

Musiciens : Philippe Masson (Chant), Thierry Masson (Guitare), Rémy Bertelle (Basse), Thierry Scarlatti (Batterie)




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