Messages |
|
Tous les évènements
ICI |
|
CHRONIQUES |
|
DUSK OF DELUSION
"(F)unfair"
2018 (Fantai'Zic)

Discographie
(F)unfair (2018)
Watch your 6 (2020)
World at war (2021)
COrollarian RObotic SYStem (2022)
Try your freedom (2023) |
Nouveau poulain du label Fantai'zic, DUSK OF
DELUSION est le dernier projet en date initié par l'incontournable Mathieu
Morand (Akroma, Elvaron, La Horde, Louka...) et son compère bassiste Julien Skorka
(Elvaron, Louka...).
Ce projet nait en septembre 2016 de l'envie de jouer une musique plus dépouillée
et taillée pour la scène. Les deux musiciens mettent en forme leurs premières
idées lors de répétitions, grâce aux services du batteur Romuald Carre (Redline,
Echoes, Ghord) qui rejoint le groupe.
Sur les conseils de ce dernier, le chanteur Benoît Guillot (Redline, Echoes) est
recruté et bien vite le besoin d'une deuxième guitare se fait ressentir. Un vide
qui sera comblé par l'arrivée de Claude Colmars (Forsaken World, Deadmen) qui
avait déjà joué avec Mathieu auparavant.
Une fois l'équipe réunie et les morceaux finalisés, il est alors temps pour le
groupe d'entrer en studio pour mettre en boite "(F)unfair", son premier
opus qui sort le 09 mars 2018.
L'album s'ouvre sur une voix féminine qui vous invite à entrer dans la maison
hantée puisque ce premier album s'appuie sur un concept (n'oublions pas que
Mathieu et Julien viennent du monde du prog) basé sur une fête foraine ("funfair"
en anglais) du début du 20ème siècle.
Et chacune des attractions est pour Benoît, parolier attitré du groupe, matière
à dénoncer les travers de notre société et ses côtés injustes ("Unfair" en
anglais).
Ainsi le jongleur est associé au banquier qui jongle avec l'argent de ses
clients, la diseuse de bonne aventure devient le politicien véreux qui joue sur
les peurs de ses électeurs... etc.
Après la douce invitation de la demoiselle (loyale ?), "Insanity" est
introduite par un gros riff de guitare qui indique clairement que Mathieu et
Claude ont ajouté une corde grave à leur guitare pour l'occasion.
Le son des 7 cordes est vraiment excellent et les nombreux riffs saccadés
disséminés tout au long de l'album ("Strings on your arms", "All you
can see" ou "Sharpest cards") bénéficient du travail conjoint de
Mathieu au mixage et de Magnus "Devo" Andersson (Marduk) au mastering.
Niveau guitare, il convient de noter l'utilisation accrue des harmoniques avec en
apothéose un "Casanova" qui avec ses saccades, son refrain catchy (à
l'instar du superbe "Insanity") et son joli solo ne ternit pas sa
réputation de séducteur.
Séduisant, le jeu de batterie raffiné de Romuald l'est tout autant ("Siamese
versatility") avec une caisse claire qui claque sèchement ("Strings on
your arms") tandis que son jeu de jambes laissera pantois les amateurs de
blast beats ("Fortune teller") et de double pédale ("The juggler").
Venons en maintenant aux vocaux car là aussi, le travail abattu est conséquent,
alternant régulièrement chant hurlé/chant clair sur les phases couplets/refrains ("Insanity") ou vice versa ("White words").
Le travail
d'arrangement sur les voix est remarquable.
En effet, entre chœurs virils ("All you can see", "Wooden horses"),
voix filtrées ("Strings on your arms") ou voix parlées ("The sideshow
attraction"), Benoît s'est clairement lâché et il faudra de nombreuses
écoutes attentives pour déceler toutes les subtilités des arrangements (comme
l'ajout d'un discours de Nixon sur "Fortune teller").
Des arrangements qui ne sont par ailleurs pas uniquement l'apanage du chanteur
mais bel et bien de tous les musiciens.
Comment ne pas noter le remarquable travail de Julien sur "White words"
où sa basse (en partie slappée) donne toute sa saveur à ce morceau, en
particulier sur les couplets qui rappellent indubitablement Korn.
Comment ne pas souligner les divers gimmicks de guitare toujours fort à propos
comme sur "The juggler" avec cette mélodie qui rappelle la musique du
cirque, sur "All you can see" avec ces harmonies "maidenesques" sur le
refrain et plus généralement sur tous les morceaux comportant des soli où
Mathieu se met au service de la chanson, alors qu'on le sait techniquement
capable de nous épater ?
Enfin, comment ne pas s'arrêter sur le dernier morceau de l'album, l'excellent "Take
me" et son côté progressif qui démarre sur des arpèges en son clair avant de
petit à petit monter en puissance et de finir en apothéose avec des plans qui
rappelleront tour à tour Dream Theater, Slipknot ou les inclassables Faith No
More ?
Et puisque l'on parle d'étiquette, le genre néo metal me semble un brin
réducteur pour qualifier la musique des lorrains.
Si des influences telles que Korn, Slipknot ou bien P.O.D. (pour les refrains
les plus mélodiques) peuvent être décelées, aucun passage hip hop,
caractéristique du genre, n'est ici à signaler.
En revanche, des réminiscences heavy et progressives ou un morceau tel que "Take
me" élargissent grandement le spectre musical du groupe et vont bien au-delà
du Nu Metal.
Très honnêtement je ne suis pas un grand fan de "metal moderne" et donc de
néo-métal, néanmoins je dois avouer que tous les éléments que j'ai pu détailler
tout au long de cette chronique m'ont réellement fait apprécier ce 1er album de
DUSK OF DELUSION.
A tel point que perché sur mon cheval de bois j'ai plusieurs fois décroché le
pompon pour repartir pour un tour gratuit.
Plus sérieusement, "(F)Unfair" est un excellent premier album qui, bien
que plus immédiat et direct que les productions antérieures de ces géniteurs,
n'en recèle pas moins une foultitude de détails qui ne s'offrent à vous qu'après
de multiples écoutes.
Je ne peux donc que vous conseiller de faire fi de l'étiquette néo et d'acquérir
le magnifique digipack concocté par le groupe en collaboration avec Le Chromatorium (connu pour ses contributions aux visuels du Hellfest) afin de vous
laisser entraîner dans l'univers un brin sinistre, mais finalement addictif, de
DUSK OF DELUSION.
Et surtout n'hésitez pas à aller voir le quintet sur les planches, puisque celui
ci semble bien décidé, en 2018, à se produire un peu partout en France mais
aussi en Suisse et en Belgique. |
Chronique par
Lolo36
Avril 2018 |
01 - Insanity (5:05)
02 - White words (4:24)
03 - Strings on your arms (3:29)
04 - The juggler (4:44)
05 - All you can see (4:52)
06 - Siamese versality (4:22)
07 - Sharpest cards (4:03)
08 - Fortune teller (4:38)
09 - Casanova (3:23)
10 - The sideshow attraction (3:49)
11 - Wooden horses (4:47)
12 - Take me (5:58) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
Musiciens
: Benoit Guillot (Chant), Matthieu Morand (Guitares), Claude Colmars (Guitares),
Julien Skorka (Basse), Romuald Carre (Batterie) |
|
|