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DUSK OF DELUSION
"World at war"
2021
(Fantai'Zic)


Discographie

(F)unfair (2018)
Watch your 6 (2020)
World at war (2021)
COrollarian RObotic SYStem (2022)


Décidément, les Lorrains de DUSK OF DELUSION semblent avoir des accointances avec le mois de mars !

En effet, alors que "(F)unfair" leur 1er album est paru en mars 2018, "Watch your 6" leur deuxième effort était mis sur le marché en mars 2020 et voilà donc que le quintet se rappelle à nos bons souvenirs avec ce nouvel EP 5 titres sorti le 20 mars 2021.

Si DUSK OF DELUSION est clairement de l’aveu même des protagonistes un projet bâti pour la scène, les 5 musiciens ont malheureusement dû capituler devant la puissance de propagation de la Covid 19 qui, à peine "Watch your 6" dévoilé, a mis la culture sous cloche et rendu impossible la tenue de vrais concerts (et qu’on ne me parle pas ici de streaming).

Contraints comme tout un chacun aux confinements successifs, les Lorrains ne devaient pour autant pas se faire oublier et ils reviennent donc sur le devant de la scène ou plutôt sur la ligne de front avec ce "World at war" qui s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur en en prolongeant le concept artistique et historique.

Ainsi, les 4 nouveaux titres proposés, ainsi que la reprise du "In the army now" de Bolland and Bolland (titre de 1981 mais popularisé par Status Quo en 1986) s’inscrivent totalement dans la lignée de "Watch your 6" en abordant la première guerre mondiale avec la vision de personnages n’appartenant pas aux principaux belligérants du conflit.

Ainsi, "Slain in the desert" qui ouvre magistralement le EP nous emmène en Arménie pour l'un des épisodes les plus sanglants de l’époque et le génocide de plus de 1,5 millions de personnes par les armées ottomanes.

On retrouve dès ce premier morceau ce mariage de brutalité et de mélodie qui caractérise la musique de DUSK OF DELUSION.

D’un côté, il y a ces guitares sous accordées, saccadées et parsemées d’harmoniques sifflées qui insufflent un groove énorme bien aidé en ce sens par une mise en son de qualité mais surtout par une section rythmique impeccable avec juste ce qu’il faut de blast beats.

Mais pour contrebalancer cette puissance, la mélodie est omniprésente tout au long du morceau et se traduit par un refrain lumineux.

Ajoutez à cela un magnifique travail sur les voix (au casque c’est encore meilleur) ainsi qu’un solo de haute volée et vous obtenez tout simplement l'un des meilleurs morceaux du groupe à ce jour selon moi.

Rendant hommage aux troupes coloniales, principalement venues d’Afrique du Nord, "So long Atlas", avec un tempo plus lent et lourd que son prédécesseur, se révèle plus Heavy avec une patine à la Machine Head.

Là encore la mélodie reste belle et bien présente même si le refrain s’avère moins marquant que sur le titre introductif.

Niveau lead guitare en revanche, Mathieu, qui maîtrise ses harmoniques plus que jamais, nous délivre ici un solo bien lancinant à grands renforts de wah wah et de dissonances parfaitement maîtrisées qui siéent impeccablement au contexte musical.

Après une intro qui monte crescendo, le bien nommé "Star & stripes", déroule sur un tempo médium pour aboutir à un superbe refrain qui précède des guitares "maideniennes" du plus bel effet où Claude vient prêter main forte à son camarade six cordiste.

Dans la foulée d’un pont qui permet à Natan de nous démontrer ses capacités derrière les fûts, Mathieu sort l’artillerie lourde et se lance dans un solo échevelé qui met à nouveau dans le mille contribuant à faire de ce troisième titre une nouvelle réussite de ce disque.

"Idolatry for aversion" est introduite de manière virtuose par Julien et Mathieu avec un thème basse / guitare qui rappelle Dream Theater et reviendra plusieurs fois tout au long du morceau, lui conférant un côté progressif.

Un sentiment renforcé par les multiples changements de tempi gérés avec maestria par Natan, qui lui aussi fait dans la virtuosité en nous gratifiant de belles séquences derrière sa batterie.

Bien que la voix hurlée de Benoît, très présente sur ce morceau, n’est pas le registre que je préfère chez lui, il convient de souligner le travail d’orfèvre réalisé par le chanteur sur ce qui constitue le titre "Virtuoso / Progressif" du EP.

Pour conclure, le groupe s’est attaqué à un exercice casse gueule, celui de reprendre le fameux "In the army now" et de le passer à la moulinette DUSK OF DELUSION.

J’avoue qu’au début je n’étais pas convaincu, la version de Status Quo semblant tellement intouchable mais, les écoutes aidant, j’ai révisé petit à petit mon jugement.

Les Lorrains ont effectivement su trouver un juste équilibre entre respect de l’originale et adaptation à leur style pour s’approprier totalement le morceau.

Ainsi, si on reconnaît aisément le titre, les gars ont su y ajouter leur patine (des changements de tonalités, une batterie et des guitares plus tranchantes…) pour au final nous proposer une cover originale et plutôt réussie.

Comme vous l’aurez compris, "World at war" s’inscrit dans la continuité de "Watch your 6" tout en soutenant parfaitement la comparaison.

Ainsi des morceaux tels que "Slain in the desert" ou "Stars & stripes" comptent selon moi parmi les meilleurs titres proposés par DUSK OF DELUSION jusqu’à maintenant.

Bien plus qu’un moyen de meubler la trêve culturelle imposée par la pandémie, c’est avant tout un très bon EP que les lorrains nous proposent là.

Reste désormais à espérer que la Covid 19 voudra bien nous lâcher rapidement la grappe pour que le quintet puisse retrouver sa raison première d’être, afin de prendre d’assaut les planches pour y défendre à la fois "Watch your 6" et "World at war".

Et croyez-moi, il n’y aura pas de quartier !

Chronique par Lolo36
Avril 2021


01 - Slain in the desert (03:51)
02 - So long Atlas (03:51)
03 - Stars and stripes (03:51)
04 - Idolatry for aversion (05:31)
05 - In the army now (Status Quo cover) (03:54)

Benoît Guillot (Chant), Mathieu Morand (Lead guitares), Claude Colmars (Guitares), Julien Skorka (Basse/Backing vocals), Natan Gengenbacher (Batterie)



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