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CHRONIQUES

 

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KILLERS
"Mise aux poings"
1987
(Dream Records)


Discographie

...Fils de la haine (1985)
Danger de vie (1986)
Mise aux poings (1987)
Résistances (1989)
Cités interdites (1992)
Contre-courant (1995)
Ennemis en public (1996)
Fort intérieur (1998)
109 (1999)
Mauvaises graines (2000)
Killing games (2001)
Mise aux poings 2001 (2001)
Habemus Metal (2002)
Le côté live (2003)
A l'ombre des vautours (2007)
Paris Metal France Festival (2008)
10:10 (2012)
Imido (2013)
Six pieds sur scène - Vol 1 (2014)
Six pieds sur scène - Vol 2 (2014)
Le baiser de la mort (2015)
Dont acte (2015)
Live 1985 (2015)
Trajets-Dits (2017)
Nœuds de têtes (2022)


1986. Suite à des divergences ayant suivies la sortie de "Danger de vie", des tensions éclatent au sein de KILLERS. Quatre de ses membres quittent le groupe pour fonder TITAN et laissent Bruno Dolheguy le guitariste, seul à bord du navire KILLERS.

Très rapidement il recrute Serge Pujos au chant, François Merle (futur MANIGANCE) à la 2ème guitare, Miguel Caron à la basse et Philippe Borda derrière les futs pour compléter la formation KILLERS mark 2. Ils vont au studio COULEURS à Auvers/Oise, enregistrer cette galette qui sortira en 1987.

On sent un esprit de revanche et de colère tout au long de ce disque tant au niveau des textes que de son orientation musicale, plus rentre-dedans (certains diront plus thrash, d'autres plus "Motörhead"). Là où "Danger de vie" prenait une direction plus mélodique ("L'assassin", "Délire de mort"...), "Mise aux poings" nous roue de coups assez heavy ("Loin de nous tous", "Un autre piège") et nous ballade dans des chevauchées speedées ("Rockstar limite", "Illusion", "Seul"), mais ni ballades, ni instrumentaux comme sur les précédents.

Si l'on rajoute à cela la voix du chanteur hyper hargneuse, très présente et mise en avant, hurlant ses textes parfois à la limite du style hardcore (c'est souvent ce chant qui a fait défaut au disque à sa sortie et même plus tard, Bruno lui-même a voulu sortir une version 2001 en ne modifiant que la partie vocale) et quelques riffs implacables ("Rockstar limite")... on peut se faire une idée de l'intensité de ce disque.

Les solos, effectués en majorité par Bruno Dolhéguy himself y gagnent en mélodies, sans être spécialement plus techniques, par rapport aux deux albums précédents, ce qui peut paraître étrange pour un disque aussi brut (écoutez donc les soli de "Illusion" et "Les fleurs du mal").

Coté textes, on sent que Bruno a beaucoup de choses à évacuer, qu'il en a marre et qu'il en veut :
- A la terre entière : "se rendre compte que tout s'écroule et succomber sous le poids de l'échec, se sentir seul rejeté par tous et lâchement pleurer à en vomir ses larmes, ne plus croire en rien pour mieux s'enfoncer" ("Rockstar limite").
- Aux politiciens : "pour la liberté, égalité, fraternité... faut pas rêver" ("Illusion").
- Ecœuré par le milieu pourri de la musique : "nous enculons tous ces pédés qui bougent sur scène en soignant leur profil, en montrant leurs costumes" ("Show business").
- A la mort ("Loin de nous tous").
- Aux gens qui jugent un peu trop vite ("Danger de vie")

Il a une revanche à prendre sur ses anciens collègues avec une petite métaphore course de moto/vie de musicien assez sympa : ils t’ont trahi, ils t’ont lâché, au bord du circuit tu gisais… ("Seul"), quant au titre du skeud, il résume assez bien grâce à son jeu de mot, à quoi peut ressembler une mise au point faite avec les poings et sans concessions. Bruno a la rage et c’est tant mieux pour nos ouïes…

La très belle pochette signée Philippe Ducassou est l'une des plus étrange et sombre de KILLERS et montre un grand contraste avec les couleurs vives de "Danger de vie". Elle représente l’évasion d’un rapace (5 ans avant l’idée de la reprise de "L’aigle noir") des mains de son maitre (Bruno, seul, libéré de ses anciens membres, volant de ses propres ailes ?).

Coté production, elle est bien meilleure dans son ensemble que les deux précédentes : moins amateur que sur "Fils de la haine", et les guitares solo n’ont pas cette sursaturation qu’on pouvait entendre sur "Danger de vie". A noter que le chant a été mis en avant, mais c’est aussi ce qui fait sa force.

Si je devais comparer "Mise aux poings" à un autre album, ce serait certainement à "Reign in blood" de SLAYER, car les deux sont brut de brut, très courts (33 minutes pour le KILLERS), directs et violents dans leurs propos. Tous les morceaux s’écoutent d’un seul bloc : aucun morceau n’est indissociable des autres, aucun titre faible… bref, cet album s’écoute d’une traite !

Comme le groupe, les fans à l’époque se sont eux aussi divisés en deux, certains ont trouvé une suite des débuts de KILLERS dans TITAN, et d’autres ont pensé comme moi que la continuité était dans "Mise aux poings" : le groupe a su évoluer tout en gardant l’esprit des deux premiers opus, dont ce "Mise aux poings" est le digne successeur et, peut-être même pour moi le meilleur du combo !

Un LP qui sera réédité en CD en 1996 sur le label Brennus.

Chronique par Benoit "Barney" Dornon
Décembre 2009


01 - Rockstar limite (3:41)
02 - Un autre piège (3:54)
03 - Illusion (4:03)
04 - Loin de nous tous (4:59)
05 - Show business (3:48)
06 - Danger de vie (3:53)
07 - Les fleurs du mal (3:51)
08 - Seul (4:50)

Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles ICI


Musiciens : Serge Pujos (Chant), Bruno Dolheguy (Guitares), François Merle (Guitares), Miguel Caron (Basse), Philippe Borda (Batterie)




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