Après deux demos "The dark throne" et "The
calling" respectivement enregistrées en 1992 et 1993, Jens Borner (Chant et
guitare) et sa bande de loups solitaires voient enfin leurs efforts et leur
persévérance récompensés par l’enregistrement de ce premier 45 tours en 1996.
L’objet aujourd’hui devenu culte aux yeux des
die-hard fans du groupe, permet de disposer sur un support officiel de 3 titres
issus de la première partie de carrière du combo isérois.
"The dark age" est en fait un
instrumental de style épique qui sert d’intro à la face A. Elle démarre sur une
guitare en son clair qui installe d’entrée une ambiance très sombre. Puis l’un
après l’autre chaque instrument fait son entrée dans la danse (la basse et la
guitare rythmique, puis les roulements de caisse claire, la guitare lead et
enfin des chants de style grégorien) contribuant petit à petit à faire monter la
tension avant que n’explose l’intro du premier titre proprement dit.
"Holy evil" démarre pied au plancher de
manière très heavy avec une basse très (trop ?) présente et vous martyrise les
conduits auditifs avant que le morceau ne vire vers le speed metal où la double
grosse caisse est de rigueur.
Malheureusement la production un peu
brouillonne ne permet pas toujours de profiter pleinement du travail de la
doublette Roland (basse) / Félix (batterie) qui se montre pourtant excellente,
tantôt bourrin tantôt technique. Ceci est particulièrement intéressant en ce qui
concerne le bassiste dont les lignes rappellent parfois un certain Markus
Grosskopf (Helloween).
Le côté Running wild est évident, tant
vocalement que musicalement mais la recherche musicale est présente avec un
gimmick de guitare lead fort sympathique entre les couplets, et qui vient mettre
de la mélodie dans la composition. D’ailleurs, Stephan à la lead guitar se
montre à son avantage et exécute un petit solo très efficace qui permet lui
aussi d’adoucir le côté bourrin de ce titre.
La face B constituée du titre "Buried alive" montre le groupe sous un
visage moins speed et plus foncièrement heavy. L’influence "Running Wild" est là
encore bien présente et on pense aux deux premiers albums du combo allemand (et
en particulier au titre "Genghis Khan" avec lequel il me semble
d’ailleurs retrouver des similitudes).
Cependant, à l’approche du solo, le titre se révèle plus speed et prend un petit
côté "maidenesque" du plus bel effet, qui contribue à insuffler un peu de
mélodie dans ce monde de brutes.
Au final, cette première production vinylique de Lonewolf, s’avère d’un niveau
plus que correct, surtout en termes de composition et d’exécution. Car
malheureusement, la production pour sa part se montre bien trop brouillonne et
dessert clairement le groupe.
Ce premier 45 tours permettra néanmoins à la
bande de décrocher un contrat et d’enregistrer un premier album qui ne verra
malheureusement pas le jour à cause d’un label à priori pas très sérieux.
Ce contretemps aura d’ailleurs raison de la motivation de la meute et conduira à
son split. Mais c’était sans compter sur l’amour du métal de Jens Borner, qui
quelques années plus tard tel le phénix, fera renaitre Lonewolf de ces cendres.