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CHRONIQUES |
Si on fait fi du "Live force" sorti en 1987,
ce ne sont pas moins de 4 années qui se sont écoulées entre "Big brother" et ce
"Transition" qui débarque dans les bacs en mars 1990.
Durant cette période, il y n’a pas eu de grand bouleversement chez les
parisiens, simplement Didier Lohezic s’en est allé remplacé par un jeune
guitariste bourré de talent : Frank Pillant.
Mais le moins que l’on puisse dire c’est que celui-ci a largement influencé le
style musical de VULCAIN et sa manière de composer.
En effet, âgé de seulement 20 ans à l’époque, le guitariste n’a pas grandi en
écoutant les mêmes héros que Daniel ou Vincent et ces racines musicales sont à
des années lumières d’un MOTÖRHEAD ou d’un GRAND FUNK RAILROAD.
Le petit nouveau semble lui, avoir été bercé par les guitar-heroes venus d’outre
atlantique et ça s’entend. Comment ne pas reconnaître le style de STEVE VAI sur
l’intro d’un "Rock in chair" ? Comment ne pas penser à Eddy VAN HALEN à l’écoute
de l’excellent "Lady blue" ? Ou carrément à un mix des ces deux six cordistes
lorsque que vous écoutez le solo de "Partir".
Pas la peine de vous faire un dessin, Frank est techniquement irréprochable et
impressionnant de maîtrise, et il semblerait qu’il ait fait des émules, car
jamais auparavant, on n’avait vu chacun des musiciens du groupe pris
individuellement évoluer à un tel niveau technique.
D’évidence le jeune homme a poussé ces compères à se surpasser et les a tiré
vers le haut. Jamais la basse de Vincent n’a été aussi présente et c’est
carrément lui qui porte des morceaux tels que "Les loups" ou encore mieux un
"Limousine" groovy à souhait où le frangin se montre d’une technicité et d’une
efficacité redoutable.
Le "p’tit Marc" n’est pas en restes et il suffit de se mettre des titres tels
que "Lady blue", "Partir" ou encore "Derrière les cartes" pour mesurer le
remarquable travail accompli par le batteur.
Quant à Daniel, sa voix s’est métamorphosée. Moins agressive, plus clean, lui
aussi s’est adapté à la nouvelle donne et il s’en tire plutôt bien et il faut à
ce sujet souligner le remarquable travail de production de Antoine Essertier qui
a su donner au groupe un son à la fois clair et puissant qui permet de mettre en
valeur la qualité de chacun des musiciens.
Et c’est probablement là que les fans de la première heure vont grincer des
dents car le son est très poli, très clean et on ne retrouve pas ce côté gras et
crasseux des productions antérieures du groupe.
Les textes se sont eux aussi assagis, on ne retrouve pas ici de sujet
revendicatifs ou de dédicaces à des personnalités politiques françaises ou
internationales nauséabondes genre Pasqua ou Tatcher mais plutôt des histoires
romancées ("Sophie", "Limousine" ou encore "Surfin in Hawaï") tout droit sorties
de l’imagination de Daniel.
Autant dire que ceux qui ont accroché à VULCAIN pour son hard rock sans
fioriture et pour ces textes revendicatifs en seront pour leurs frais car tout
ça ils ne le retrouveront que de manière épisodique au détour d’une intro
("Sophie"), ou d’un riff ("Derrière les cartes", "Les loups") et la transition
risque d’être difficile les concernant.
Mais de là à dire que ce "Transition" est mauvais et raté, il y a un pas que je
ne franchirai pas, bien au contraire.
Face au marasme métallique ambiant en ce début de décennie 90, VULCAIN s’est
montré ambitieux et a voulu mettre un coup de pied dans la fourmilière en
proposant un album différent, frais et novateur afin de mettre un peu de piment
dans un paysage hard rock français figé. Et pour cela le groupe mérite tout
notre respect.
Avec cet album VULCAIN a franchi un palier et on sent que l’investissement du
groupe a été total à tous les niveaux (musical, technique, logistique...) afin
de donner à ses fans un album d’une qualité musicale jamais atteinte auparavant.
Alors oui, ce transition sent plus la crème à bronzer et l’odeur des plages
californiennes que la sueur et les bars enfumés mais qu’on le veuille où non, il
s’agit encore aujourd’hui de la plus belle réussite artistique de VULCAIN et
certainement de l’album du groupe qui a le mieux supporté le point des ans.
"Transition" constitue une remarquable réussite et valide la prise de risque
qu’il représenta pour le combo à l’époque.
Assurément un des meilleurs albums de hard rock jamais enfanté par un groupe
hexagonal et en ce qui me concerne, le meilleur album du groupe à ce jour. Tout
simplement. |
Chronique par
Lolo36
Février 2010 |
01 - Derrière les cartes (3:24)
02 - Sophie (4:20)
03 - Rock'in chair (3:46)
04 - Limousine (3:10)
05 - Partir (3:46)
06 - Surfing in Hawaï (4:02)
07 - Give it up (3:09)
08 - Rock'n'roll star (3:20)
09 - Les loups (3:59)
10 - Lady blue (3:09) |
Musiciens
: Daniel Puzio (Guitare/Chant), Vincent Puzio (Basse), Franck Pilant (Guitare),
Marc Varez (Batterie) |
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