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VULCAIN
"Big Bang"
1992
(N.E.W Musidisc)


Discographie

Rock'n'Roll secours (1984)
La dame de fer (1985)
Desperados (1985)
Big brothers (1986)
Live force (1987)
Transition (1990)
Big Bang (1992)
Vulcain (1994)
Atomic Live (1996)
Compilaction (1997)
Stoppe la machine (1998)
En revenant... (2011)
V8 (2013)
Rock'n'Roll secours (2014)
Vinyle (2018)


Malgré une qualité artistique reconnue par les critiques, "Transition" le précédent album de VULCAIN, n’a malheureusement pas rencontré le succès commercial qu’il méritait assurément. Pire, l’album s’est moins bien vendu que les précédentes réalisations du groupe.

De plus le virtuose Frank Pillant, dont le travail remarquable n’était pas étranger à la réussite de "Transition" a décidé de jeter l’éponge.

A la veille d’entrer en studio, les parisiens se retrouvent donc sans soliste et certainement indécis. En effet, faut-il persister dans la direction musicale de "Transition" quitte à perdre définitivement des fans ? Faut-il au contraire revenir à une musique plus basique en bridant sa créativité ? Le groupe doit donc négocier un tournant important de sa carrière et ce n’est certainement pas dans la plus grande sérénité que "Big bang" a dû être enfanté.

Concernant le poste de soliste, le trio restant jette son dévolu sur un illustre inconnu d’origine péruvienne : Marcos Arrieta.
Prendre la succession, d’un guitariste de la trempe de Frank Pillant n’est certainement pas une mince affaire, mais force est de constater que le petit nouveau s’en sort brillamment dans un style finalement très proche de son prédécesseur ("Holiday").
J’en veux pour preuve les interventions du nouveau venu exécutées avec maestria sur des titres tels que "Big bang", "Faut faire la guerre", "Rendez-vous", "Regarde autour de toi" aussi bien en solo qu’en rythmique où l’on sent tour à tour les influences des maîtres six cordistes que sont les VAN HALEN, VAI et autres SATRIANI. Clairement un très bon choix que ce Marcos Arrieta.

Et qui dit similitude avec le jeu de Frank Pillant dit forcément similitude dans la direction musicale et l'on constate effectivement que le groupe a choisi de ne pas tourner le dos à ses aspirations et de persévérer sur la lancée de "Transition". Certains titres seraient issus des sessions d’enregistrement de ce dernier que ce ne serait d’ailleurs pas étonnant.

En effet, des morceaux tels que "Jimmy’s boogie", "Holiday", "Cher", "Over the dream" ou encore "Made in USA", soit une bonne moitié de l’album, s’inscrivent dans la droite lignée de ce que le groupe nous proposait en 1990, tant au niveau des textes beaucoup plus "légers" qu’au niveau de l’inspiration musicale.

Cependant, à l’aube des années 90, un évènement planétaire occupe les médias du monde entier : la guerre du Golf. Un évènement dont les images nous vantent la précision chirurgicale des bombardements tentant de nous "vendre" une guerre propre qui épargnerait les vies civiles. Un sujet polémique qui ne pouvait laisser insensible un Daniel Puzzio, qui va ainsi ressortir sa plume assassine pour des textes pour le coup beaucoup moins "légers", plus en rapport avec la froide réalité et du coup plus proche des premières heures du groupe que de l’époque "Transition".

Et cela donne des titres tels que "Faut faire la guerre" ou "Sam" qui traitent de la guerre et de la tentative de mainmise des USA sur le monde, mais aussi des compositions abordant des sujets aussi différents que les classes sociales ("Les valets crèvent pour les Rois") ou encore les hits parade ("(Top) Daube 50") avec des paroles engagées, révoltées, voire revendicatives qui rappellent immanquablement l’époque "Desperados".

Ce sentiment se trouve d’ailleurs renforcé par le title-track "Big bang" dans un registre beaucoup plus grivois en ce qui le concerne.

Vous n’y comprenez certainement plus rien, ici je vous dis que VULCAIN persiste et signe dans le style de "Transition" et maintenant voilà que je parle d’un retour aux sources. Mais voilà bien là tout le paradoxe de "Big bang", un album qui a le cul entre deux chaises, tiraillé qu’il est entre une direction artistique novatrice et plébiscitée par les rock critics sur "Transition" et un retour vers une musique plus simpliste et heavy certainement commercialement plus "rentable" car préférée des fans des débuts. Bref un album qui témoigne explicitement de tous les doutes dont le groupe a du être assaillis à l’heure de composer.

Seulement, au final, plutôt que d’avoir le meilleur des deux mondes, on obtient un album qui n’arrive pas au niveau de "Transition" (car le groupe a manifestement réfréné ses ardeurs musicales innovantes), mais qui n’arrive pas non plus à récréer le côté spontané et "Rock’n’roll" sans fioritures d’un "Desperados" (le groupe ayant acquis un niveau technique bien supérieur à cette époque et ayant tout simplement mûri).

Mais attention, si "Big bang" n’est certainement pas le meilleur album de la discographie VULCAIN, ce n’est, selon moi, pas le plus mauvais non plus et il ne mérite assurément pas le lot de critiques négatives que l’on peut lire à son sujet ici et là.
Il contient réellement d’excellents morceaux, Marcos Arrieta y accomplit un travail remarquable et Marc, Vincent et Daniel, les trois fidèles desperados sont toujours techniquement irréprochables.

"Big bang" mérite selon moi d’être redécouvert, en ayant à l’esprit la période dans laquelle celui-ci a vu le jour, et je pense que l’on a là, l’album le plus "humain" et peut être le plus sincère que VULCAIN a pu nous donner car reflétant cette période de doute pour le groupe quant à la suite à donner à sa carrière musicale.

Finalement, c’est peut être cet album qui aurait dû s’appeler "Transition", surtout quand on connaît la suite… mais ça, c’est une autre histoire.

Chronique par Lolo36
Mars 2010


01 - Big Bang (3:44)
02 - Les Valets crèvent pour les Rois (3:45)
03 - Jimmy's Boogie (3:10)
04 - Faut faire la guerre (4:33)
05 - Rendez-vous (3:58)
06 - Regarde autour de toi (2:59)
07 - Holidays (4:46)
08 - Made in USA (4:13)
09 - Cher (3:30)
10 - Sam (4:35)
11 - Daube 50 (4:31)
12 - Over the dream (3:38)

Musiciens : Daniel Puzio (Guitare/Chant), Vincent Puzio (Basse), Marcos Arrieta (Guitare), Marc Varez (Batterie)



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