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CHRONIQUES |
Alors que TRUST s’est à nouveau disloqué suite
à une énième brouille entre Bernie et Nono, alors que VULCAIN se débat dans des
soucis contractuels tout en voulant explorer un nouveau style, la place de
leader du Hard Rock français apparaît comme vacante à l’aube des 90’s.
Suite à trois albums d’excellente facture, ADX apparaît clairement en pole
position pour reprendre le flambeau et s’installer sur le trône du Hard Rock
hexagonal.
C’est clairement ce qu’à du penser le label allemand "Noise" qui décide en 1989
de prendre sous son aile le plus grand espoir du Hard Rock français de l’époque.
Une proposition difficile à refuser lorsque l’on sait que l’écurie allemande
possède dans son giron des fleurons du Heavy Metal tels que Helloween, Grave
digger ou encore Running Wild dont le succès n’est plus à démontrer.
Les franciliens voient dans cette signature l’opportunité de franchir un palier
et de faire connaître leur musique à l’international.
Afin de mettre toutes les chances de leur côté, ils choisissent (ou se voient
contraints par Noise ?) d’utiliser le chant en anglais, condition quasi
obligatoire en 1990 pour espérer s’exporter.
Les sessions d’enregistrement ont lieu à l’été 1990 aux Skytrak studios de
Berlin sous la houlette du producteur Ralf Krause (Gamma ray, Rage, Heaven’s
gate…).
L’album contient 11 titres dont 3 instrumentaux et une reprise du "Kill the
king" de Rainbow, qui semble être uniquement l’apanage des heureux
possesseurs de la version CD.
Mais soyons clair, cette relecture à la sauce ADX laisse un sentiment mitigé, et
si le groupe a su s’approprier le morceau, le fait de squeezer l’intro mythique
du ténébreux Blackmore relève du sacrilège et Phil ne rend pas forcément honneur
au refrain.
Concernant les instrumentaux, le titre éponyme est une intro qui rappelle la
manière de procéder appliquée par Helloween, en particulier sur les deux "Keeper
of the seven keys".
L’acoustique "Trouble" et le trop long "Mystical warfare", malgré
des qualités indéniables, ne resteront clairement pas des incontournables de la
discographie de ADX. Au mieux constituent-ils une respiration entre deux
morceaux de speed metal enlevés, au pire viennent-ils casser le rythme d’un
album qui ne méritait certainement pas l’accueil qui lui a été réservé à sa
sortie.
Car si l'on fait fi de ces quelques remplissages, ce "Weird visions"
s’avère intéressant à bien des égards.
Les musiciens apparaissent en pleine possession de leurs moyens et jamais
auparavant la basse de Deuch n’avait été aussi présente dans le son d’ADX.
Son jeu me rappelle celui d’un Frank Bello d’Anthrax, un sentiment largement
renforcé par les guitares thrashy de Betov et Marquis, qui riffent comme des
fous sur des brûlots tels que "Lost generation", "Invasion" ou
encore "Fortunetelling" qui vous donnent une irrépressible envie de
headbanger.
Des morceaux où la présence de chœurs virils sur les refrains rappelle là aussi
la bande à Scott Ian voire même des groupes plus Hardcore comme Suicidal
Tendencies.
Niveau guitares, les deux compères six cordistes s’y entendent aussi sur les
parties lead en alternant avec bonheur les échanges de soli à la manière des
meilleures paires de gratteux du circuit ("King of pain", "Sacrifice
in the ice") et les harmonies en duo du plus bel effet ("Lost generation",
"Behind the mirror" ou encore "Sign of the time").
Quitte à tresser des louanges aux musiciens, le travail de Dog ne doit pas être
passé sous silence et si vous en doutez, écoutez plutôt ce "Behind the mirror"
boosté par son jeu en double pédale, qui couplé à un excellent refrain, fait de
ce titre l'un des meilleurs de l’album.
Et Phil dans tout ça me direz-vous ? Et bien sa prestation dans la langue de
Shakespeare est loin d’être aussi catastrophique que l’on veut bien le dire.
On sent que le frontman a du fournir un gros travail et si tout n’est pas
parfait, loin s’en faut, il s’en tire plutôt bien, surtout si l’on compare sa
performance avec certains de ces illustres collègues nationaux. N’est-ce pas mon
cher Bernie ?
Au final, j’estime donc que ce "Weird visions" ne méritait pas la fronde
dont il a été victime de la part des fans du groupe et ce n’est pas, à mon sens,
un échec artistique total.
Il contient en effet de très bons morceaux de Heavy Speed mélodique et propose
une coloration thrashisante qui sied particulièrement bien au groupe.
Les musiciens sont en grande forme sur cet opus et la production allemande reste
toujours correcte malgré le poids des ans.
Le chant en anglais est-il la raison de ce flop commercial ? Rien n’est moins
sur ! Car noyé au milieu du catalogue bien fourni de Noïse, "Weird visions"
n’a pas non plus bénéficié d’une promotion optimale et ce n’est pas le 1er
véritable vidéoclip du groupe (très fun au demeurant malgré de faibles moyens)
pour le titre "Sacrifice in the ice" qui aura
suffit à changer la donne afin de faire connaître le groupe plus largement.
ADX a-t-il fait une erreur ? A en juger par le résultat, la réponse est oui mais
peut-on reprocher au groupe d’avoir saisi une opportunité de carrière et
n’aurait-il pas eu des regrets en repoussant cette offre et en se concentrant
exclusivement sur le marché français ?
L’aventure méritait assurément d’être tentée, mais le pari sera un échec et le
groupe ne s’en relèvera malheureusement pas de sitôt.
Sans management, sans maison de disque, les franciliens décident de mettre ADX
en stand by pour quelques longues années avant… la résurrection ! |
Chronique par
Lolo36 Novembre 2018 |
01 - Weird visions (1:38)
02 - King of pain (4:09)
03 - Lost generation (4:21)
04 - Sacrifice in the ice (4:09)
05 - Mystical warfare (5:41)
06 - Fortunetelling (4:29)
07 - Behind the mirror (5:19)
08 - Sign of the time (5:27)
09 - Trouble (2:42)
10 - Invasion (3:52)
11 - Kill the King (4:07) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI |
Musiciens
: Didier "Dog" Bouchard (Batterie), Philippe "Phil" Grélaud (Chant), Frédéric "Deuch"
Deuchilly (Basse), Hervé "Marquis" Tasson (Guitare), Pascal "Betov" Colobert
(Guitare) |
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