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CHRONIQUES |
Avec "Marche ou crève", TRUST, malgré la
qualité indéniable de ce disque, avait essuyé ces premières remontrances (on ne
peut parler de critiques) et on lui reprochait une production un peu trop
clinique et des compositions moins percutantes que par le passé.
Certains osant parler de manque d'inspiration, de lassitude voire même d'un
groupe en pilotage automatique alors que le combo n'a jamais été aussi gros, se
permettant même le luxe d'une tournée allemande avec en point d'orgue leur
fameuse prestation pour le cultissime show télévisuel du ROCKPALAST.
Bref, ce TRUST IV débarquait dans un climat de méfiance et les critiques
aiguisaient leurs couteaux si bien que le groupe aurait pu choisir la sécurité
et sortir un album dans la lignée de ces deux premiers efforts. Mais voilà, ce
n'est définitivement pas l'esprit trustien.
Les parisiens au contraire ont décidé d'être ambitieux et de voir les choses en
grand, s'offrant les services d'un orchestre, d'une chorale et embauchant pour
chapoter le projet ni plus ni moins qu'un des plus fameux producteur du circuit,
le célèbre Andy Johns (Led Zeppelin, Deep Purple...).
Autant dire que TRUST IV (aussi appelé "Idéal" dans certaines discographies)
est certainement l'album le plus onéreux du groupe à ce jour.
Musicalement, il faut distinguer les deux faces de cet album (et oui le CD
n'existait pas encore).
La face A, est lancée par le nouveau venu, Clive Burr (selon les batteurs, le
meilleur passé au sein de TRUST), qui a fait le chemin inverse de Nicko McBrain
parti pour sa part chez Iron Maiden.
C'est en effet lui qui introduit "Par compromission", un titre somptueux et
très hard, les paroles de Bernie sont comme d'habitude excellentes mais c'est
surtout Nono qui est impérial sur ce titre, ses guitares sont incisives à
souhait et ce n'est pas moins de trois soli dont nous gratifie le "guitar hero"
dans cette superbe composition qui selon moi mérite le titre de classique de
TRUST.
"Varsovie", est lui aussi du très grand TRUST, des paroles typiquement "bonvoisiennes"
pour un titre qui compte à coup sûr parmi les plus heavy jamais
écrit par le groupe. Nono est là encore énorme. Superbe morceau et en ce qui me
concerne le meilleur de l'album.
Sur "Les armes aux yeux", le groupe s'essaie à la ballade, mais attention, on
est bien loin de Scorpions. En effet, les guitares sont belles et bien présentes
et il faut vraiment parler de power ballade, surtout qu'il est difficile de
parler de la vie carcérale et du retour à la vie civile avec douceur. Les
paroles de Bernie comptent parmi les meilleures qu'il ait écrites (on ressent
tour à tour la souffrance, la haine, l'incompréhension) et confèrent à ce titre
une atmosphère malsaine qui contribue à sa réussite.
"Idéal" est, c'est évident dès la première écoute, le single de l'album. Ce titre
se veut moins hard, plus rock (d'ailleurs Nono s'efface au profit d'un saxophone
lors du solo) mais néanmoins fort sympathique et entêtant. Bernie a là encore
écrit des paroles excellentes au sujet des mercenaires, ces hommes qui ne vivent
que pour et par la guerre.
La première face s'achève sur "Le pouvoir et la gloire", un titre plus que
moyen, pas très inspiré et l'album aurait probablement gagné en qualité si cette
composition avait été remplacée par l'inédit de l'époque qui atterrira en face B
du single : l'excellent "Toutes barricades".
Retournons la galette et attaquons nous à la célèbre face du diable. Il s'agit
effectivement d'une quadrilogie dont le thème principal s'inspire de la tragédie
de Faust ou pour résumer succinctement, l'histoire d'un homme qui choisit de
vendre son âme au diable avec toutes les conséquences, bonnes et mauvaises, que
cela implique.
C'est à partir de là que l'orchestre et les chœurs entrent en jeu mais sans
jamais dénaturer la musique du groupe.
Les quatre titres concernés sont très hard rock, voire heavy, truffés de guitares,
les rythmiques sont plombées (Clive Burr est monstrueux et Vivi se met au
diapason) et la voix de Bernie est agressive à souhait, diabolique, collant
parfaitement au concept abordé.
Je me demande réellement pourquoi les critiques se sont abattues sur le groupe
tant il faut parfois tendre l'oreille pour percevoir la présence de l'orchestre.
Cette face du diable est selon moi une vraie réussite mais elle est
malheureusement arrivée à une époque où les fans de hard rock n'étaient pas
forcément capables d'une réelle ouverture d'esprit et elle n'a malheureusement
pas été perçue à sa juste valeur. Et c'est bien dommage.
Cependant ce concept possède un avantage non négligeable, dans le sens que si
aujourd'hui une chanson telle que "Varsovie" ne colle plus à l'actualité du
fait ses paroles, ce n'est pas le cas de cette face du diable qui reste
intemporelle.
Je dirai donc, en résumé, que ce quatrième album présente sur sa face A un TRUST
plutôt traditionnel avec des compositions qui n'ont pas à rougir par rapport à
ce qu'ils ont sorti auparavant, tandis que la face B propose un TRUST
musicalement, plus aventureux et ambitieux qui a décidé de mettre les moyens
pour proposer un mini concept album que je ne peux que vous conseiller de
redécouvrir aujourd'hui.
Selon moi ce "IV" est un pur album de TRUST qui n'a rien à envier à ces
prédécesseurs, c'est un excellent opus avec un artwork magnifique (peut être la
plus belle pochette du groupe) où je ne distingue qu'une seule composition
faible.
Personnellement, c'est l'album qui m'a permis de découvrir le groupe et depuis
ce jour là j'ai signé le pacte et je me retrouve damné, mais je ne regrette
vraiment rien. |
Chronique par
Lolo36
Mars 2010 |
01 - Idéal (4:24)
02 - Jugement Dernier (5:17)
03 - La Luxure (5:20)
04 - Le Pacte (3:49)
05 - Le pouvoir et la Gloire (3:36)
06 - Les armes aux yeux (3:53)
07 - Par Compromission (4:20)
08 - Purgatoire (4:10)
09 - Varsovie (4:58) |
Paroles : Indisponibles. Ajoutez les paroles
ICI  |
Musiciens
: Bernard "Bernie" Bonvoisin (Chant), Norbert "Nono" Krief (Guitares), Yves
"Vivi" Brusco (Basse), Mohamed "Moho" Chemlekh (Guitare), Clive Burr (Batterie) |
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