Menu

Messages
Tous les évènements ICI

Publicité
CHRONIQUES

 

# - A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z - COMPILES

TRUST
"Europe et haines"
1996
(WEA)

 


Discographie Principale

Prends pas ton flingue (1978)
Trust (1979)
Répression (1980)
Répression (version Anglaise - 1980)
Marche ou Crève (1981)
IV (1983)
Man's trap (version Anglaise 1984)
Rock 'n' Roll (1984)
Paris by night (Live - 1988)
En attendant (1988)
Prends pas ton flingue (1992)
Répression dans l'hexagone (1992)
The back sides (1993)
Europe et haines (1996)
Still A live (1997)
Ni Dieu ni Maître (2000)
Soulagez-vous dans les urnes (2006)
13 à table (2008)
Live Hellfest 2017 (2017)
Dans le même sang (2018)
Fils de lutte (2019)
Re (2020)
Ci (2020)
Div (2020)
Propaganda (2022)


Lorsque la nouvelle d’une reformation de TRUST et de l’enregistrement d’un nouvel album se répand en 1996, c’est un sentiment mitigé qui m’envahit, partagé entre espoir et prudence.

En effet, l’épisode précédent avec le EP "En attendant" qui devait nous faire patienter jusqu’à la parution d’un nouvel album, qui finalement ne verra jamais le jour, m’était quelque peu resté en travers de la gorge.

Mais cette fois-ci pas d’entourloupe car, en octobre 1996, un nouvel opus débarque bel et bien chez les disquaires, 12 ans après un "Rock’n’roll" qui n’avait pas forcément fait l’unanimité parmi les fans, à jamais marqués par les 3 premiers disques des franciliens.

Malgré leurs désaccords passés, Bernie et Nono ont donc réussis à enterrer la hache de guerre afin de composer une quinzaine de morceaux, et de donner naissance à leur sixième album studio, malicieusement intitulé "Europe et haines".

Alors que l’on pouvait légitimement attendre la présence de Vivi et Farid, les deux "historiques" sont pour l’occasion accompagnés de deux nouvelles têtes : David Jacob à basse et Nirox John à la batterie.

"On lèche, on lâche, on lynche" ouvre les hostilités avec une ligne de basse "groovy" bientôt accompagnée d’une batterie très AC/DC, avec une frappe sèche et métronomique.

La guitare de Nono sonne plus propre pour un rendu plus Rock que Hard, mais il n’empêche que tant en rythmique qu’en lead, le père Krief reste un sacré client et son travail sur ce premier morceau reste de haute qualité.

Ne manquait plus qu’un ingrédient pour faire de ce premier morceau du TRUST pur jus : Bernie et ses textes.

Le propos est certes moins véhément qu’aux débuts, les paroles plus réfléchies, les mots plus subtils, mais la colère de Bernie et son regard acerbe sur la société sont toujours aussi aiguisés.

Et quand en plus vous avez droit à un refrain imparable, vous comprenez de suite pourquoi ce premier morceau est par la suite devenu un classique.

Il est de plus annonciateur de la tendance générale du disque, qui évoluera dans un registre globalement plus Rock que Hard, et si toutes les chansons ne sont pas forcément des classiques, chacune recèle un détail qui vient faire la différence et lui donner un attrait.

Ici c’est un riff bien ficelé ("Tout ce qui est bon est mal", "Fais où on te dit de faire"), là un solo ("Le temps efface tout") ou un gimmick de Nono ("Reac prendre à vivre" et sa wah wah) qui vous titille l’oreille alors qu’ailleurs c’est le groove d’une section rythmique impeccable ("Lutter sans cesse") qui vous émoustille.

Sur une autre composition, ce sera un refrain catchy ("Ailleurs") ou alors un texte de Bernie ("Ca vient ça meurt") qui vous accrochera, signe évident du talent de composition du binôme historique.

Au-delà du Rock, les deux compères aiment depuis toujours le Blues ("Saumur", "Ton dernier acte" entre autres), et c’est sans surprise que le style se voit honorer par 3 titres parmi lesquels on retiendra principalement "Tout cela était-il prévu ?" avec sa guitare slide et un "J’ai vu Dieu" aux textes sans concession sur la nature humaine de la part d’un Bernie devenu divin le temps d’une chanson.

Mais ce qui constitue la grande nouveauté de ce millésime de TRUST, c'est les titres à tendance acoustique.

Ils s’avèrent particulièrement réussis à l’instar d’un somptueux et intimiste "Tous ces visages" aux paroles magnifiques et qui se termine de manière très contrastée, dans une atmosphère plus bruitiste, avec la guitare de Nono et la basse de David.

Et comment ne pas succomber au titletrack "Europes et haines" qui constitue un de mes morceaux favoris, avec des paroles typiques de TRUST au sujet de la guerre de Yougoslavie qui faisait alors rage "à 3h d’ici".

C’est à un Bernie qui retrouve toute sa gouaille sur les couplets, auquel nous avons affaire, tandis que Nono, pas en reste, retrouve sa verve sur un solo final magnifique.

A l’issue des 60 minutes que dure la galette, il apparaît clairement que le TRUST version 1996 est moins véhément et Hard-Rock que son alter ego des années 80, cependant l’esprit est selon moi toujours bel et bien présent.

Si la tendance générale se veut plus Rock, l’album est malgré tout truffé de guitares et Nono reste une référence, n’hésitant pas à modifier le son du groupe et même à innover avec l’utilisation de la guitare acoustique.

On notera l’excellent travail de la section rythmique et en particulier de David Jacob qui a su marquer plusieurs titres de son empreinte "groovy".

A l’image de la musique, les textes de Bernie sont moins directs qu’auparavant, mais ils gardent cette patte unique et démontrent de manière différente, plus subtile, plus mature, que le chanteur est toujours aussi concerné et vigilant sur la société qui l’entoure.

C’est donc bien un véritable album de TRUST que nous offrent les deux frères ennemis avec ce "Europe et haines" qui, malgré des critiques mitigées, réalisera un très bon score en terme de ventes en se plaçant à la 8ème place des charts en France.

Il semblerait même avec le recul que celui-ci occupe une place de choix dans le cœur des deux hommes, car cet opus ne sera jamais oublié dans les setlists lors des divers concerts de reformation que donnera TRUST après 1996 et jusqu’à nos jours.

Je ne saurais donc que trop vous conseiller de (re)découvrir cet album qui marque manifestement une forme d’aboutissement musical pour le duo Bonvoisin / Krief.

L’album de la sagesse ?

Chronique par Lolo36
Juillet 2014


01 - On lèche, on lâche, on lynche (4:03)
02 - Tout ce qui est bon est mal (3:32)
03 - J'ai vu Dieu (5:07)
04 - Ailleurs (3:10)
05 - Elle disait (5:25)
06 - Lutter sans cesse (3:55)
07 - Merci West (1:03)
08 - Fais ou on te dit de faire (3:34)
09 - Tous ces visages (4:06)
10 - Ca vient ça meurt (3:39)
11 - La Tounga ! (0:26)
12 - Reac-Prendre à vivre (3:43)
13 - Tout vela était-il prévu ? (3:45)
14 - Princesse Sarah (0:24)
15 - Le temps efface tout (4:37)
16 - Guerre civile (4:20)
17 - Europe et haines (4:34)

Musiciens : Bernie Bonvoison (Chant), Norbert Krief (Guitare), David Jacob (Basse), Nirox John (Batterie)




Haut de page


Copyrights France Metal Museum - Tous droits réservés