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TRUST
"Fils de lutte"
2019
(Verycords)

 


Discographie Principale

Prends pas ton flingue (1978)
Trust (1979)
Répression (1980)
Répression (version Anglaise - 1980)
Marche ou Crève (1981)
IV (1983)
Man's trap (version Anglaise 1984)
Rock 'n' Roll (1984)
Paris by night (Live - 1988)
En attendant (1988)
Prends pas ton flingue (1992)
Répression dans l'hexagone (1992)
The back sides (1993)
Europe et haines (1996)
Still A live (1997)
Ni Dieu ni Maître (2000)
Soulagez-vous dans les urnes (2006)
13 à table (2008)
Live Hellfest 2017 (2017)
Dans le même sang (2018)
Fils de lutte (2019)
Re (2020)
Ci (2020)
Div (2020)
Propaganda (2022)


D'après Bernie, il aura fallu 24 jours au groupe en mai 2019 pour enregistrer ce nouvel album. 20 jours pour composer, écrire et arranger 16 morceaux, puis 3 jours pour enregistrer en configuration "live" 12 d'entre eux et enfin une après-midi pour les chœurs.

A l'identique de son prédécesseur, la spontanéité a donc prévalue afin de mettre en boite ce "Fils de lutte" au titre clin d'œil, paru en pleine manifestations des gilets jaunes.

La comparaison avec "Dans le même sang" ne s'arrête pas là, puisque c'est la même équipe technique qui a contribué à réaliser cet opus, avec en particulier Madje Malki et Laurent Gatignol pour les prises de son et Mike Fraser, l'artisan du son AC/DC, pour le mixage.

Et force est de constater que dès l'intro de "Portez vos croix" qui ouvre le bal, la référence aux australiens est criante et pas seulement en termes de son. En effet dès l'intro, l'utilisation d'accords ouverts fait immanquablement référence à Malcolm Young, tandis que le solo incisif de Nono ne peut que nous rappeler un écolier en culotte courte.

Des accords ouverts que l'on retrouve par ailleurs à maintes reprises ("Les murs finiront par tomber" avec en sus des arpèges ("Y'a pas le feu mais faut brûler", "Amer Saheb") et qui confèrent une couleur plus rock que hard à la musique des franciliens, sans que cela ne soit forcément péjoratif.

Ce qui frappe aussi dès ce premier morceau, c'est la mise en son des guitares avec l'utilisation à plein de l'effet stéréo qui place Nono à votre gauche et Iso à votre droite, un gimmick très largement utilisé à la fin des 60's par les glorieux anciens que furent les Beatles ou que sont encore les Rolling Stones et qui fait de l'écoute au casque de ce "Fils de lutte", une expérience plutôt sympathique.

Pour en revenir à l'influence AC/DC-ienne, elle pointe le bout du museau à plusieurs reprises comme sur "Le soleil brille pour tous" dont la construction et le solo sont autant de clins d'œil à "Let there be rock", tandis que "Ce n'est pas la Corée du Nord" possède un groove qui rappelle plus l'Australie que la dictature asiatique.

Car il faut le souligner, la section rythmique abat un boulot monstrueux sur ce 10ème long format studio de TRUST.

Christian Dupuy n'en fait pas des caisses (elle était facile !) mais son jeu en apparence simpliste n'est pas dénué de subtilité et s'accorde parfaitement avec le propos musical du groupe. Le "gamin" a su se faire une place dans le collectif au point d'enchainer un 2ème album de suite avec TRUST, un privilège que seul Jeannot Hanela avait réussi jusque-là, c'est dire !

Reste que rythmiquement, celui qui insuffle un groove d'enfer tout au long de l'album, c'est l'excellent David Jacob avec sa "grosse basse" bien ronde.

Outre les déjà cités "Le soleil brille pour tous" et "Ce n'est pas la Corée du Nord", "Tendances", "Y'a pas le feu mais faut brûler" ou encore les excellents "J'ai cessé de compter" ou "C'n' est pas d'ma faute", sont autant de titres marqués du sceau du bassiste et propulsés par son groove imparable, particulièrement bien mis en valeur dans le mix.

Niveau rythmique, Iso mérite aussi citation et sa discrétion naturelle n'a d'égale que son efficacité et son talent d'arrangeur.

Cet homme maitrise la science du dosage avec une précision chirurgicale, sachant à la fois se démarquer de Nono comme sur "Amer Saheb" et ne faire qu'un avec lui comme sur les magnifiques guitares harmonisées à la Thin Lizzy qui font une partie du charme de "C'n' est pas d'ma faute".

Quant à son alter ego, Nono, il nous régale une nouvelle fois les ouïes avec son jeu chatoyant et marque clairement de son talent ce "Fils de lutte" en nous régalant de nombreux soli ("Les murs finiront par tomber").

Là, c'est sa science du toucher et sa technicité qui font mouche ("Amer Saheb"), ici il dégaine la pédale wah wah pour un moment de bravoure ("J'ai cessé de compter") et même lorsqu'il semble se faire plus discret ("Delenda"), il nous distille sans l'air d'y toucher quelques jolis chorus.

Impossible non plus de passer sous silence "Les princesses" comme les nomme affectueusement Bernie, elles sont à l'instar de "Dans le même sang" très (plus ?) présentes sur ce nouvel album.

Alors évidemment, certains ne manqueront pas de le déplorer mais force est de constater qu'elles apportent une autre couleur à la musique du groupe, pour le meilleur… ou pour le pire, c'est selon.

Cependant, sur les refrains de "Les murs finiront par tomber", de "Amer Saheb", de "Tendances" et peut être plus encore sur des morceaux tels que "J'ai cessé de compter" ou "On va prendre cher", il est indéniable que leurs performances vocales amènent une réelle plus-value.

Reste enfin Bernie, qui une nouvelle fois ne laissera personne indifférent que ce soit pour son chant ou pour ses textes.

L'homme n'a plus ses vingt ans et sa rage juvénile punk. Il s'est assagi avec les ans, ce qui n'est pas un crime en soi et ne l'empêche pas d'être toujours révolté, mais évidemment d'une manière différente.

Il faut dorénavant oublier les textes rageurs éructés dans les 80's et tolérer un Bernie plus posé, plus subtil, peut être parfois un peu trop "djeun" et en décalage avec son âge !

Reste qu'il est encore capable de belles choses comme sur "Delenda", "Amer Saheb" (à qui il avait déjà rendu hommage sur "Toujours parmi nous") ou encore sur "Miss univers", l'OVNI à tendance reggae dédié au président de la République et à son ministre de l'intérieur.

Et s'il ne manquera pas de se faire taxer d'opportunisme et de récupération du mouvement des gilets jaunes, cela reste un régal que d'entendre Bernie chanter "
les français qui vèèèèèlent sous le veau" !

Enfin, et pour rester dans la critique, impossible de passer sous silence les divers "recyclages" de cet album, que certains n'hésiteront pas à taxer de manque d'inspiration. Une accusation un peu extrême que je ne cautionnerai pas, sachant que le groupe a composé 16 titres sur ces sessions.

Mais l'intro de "Tendances" est notes pour notes celle de "Demande à ton père, demande à ta mère" qui avait elle-même été utilisée live pour une version retravaillée de "Surveille ton look".

Alors certes, ce riff trouve aujourd'hui son meilleur écrin, mais que dire des premiers couplets de "Y'a pas le feu mais faut brûler" qui sont, mots pour mots, tirés du titre "Venez" qui figurait en 2008 sur l'album "13 à table" ?

Libre à chacun de se faire sa propre opinion entre tâtonnements artistiques et manque d'inspiration.

Au final, ce "Fils de lutte" s'inscrit dans la droite lignée de "Dans le même sang" et il y a fort à parier que ceux qui n'ont pas adhéré en 2018 ne seront pas plus convaincus en 2019.

Pour les autres, les fans ou les novices, ils apprécieront à coup sur la solidité et le groove de la section rythmique, l'excellente copie rendue par Nono (en particulier sur les soli) ainsi que le travail des choristes avec cette touche soul plutôt agréable.

Et, quoi qu'on en dise, ils aimeront la gouaille inimitable de Bernie sans laquelle TRUST ne serait pas vraiment TRUST.

Pour conclure, il faut signaler la qualité du travail de Mike Fraser et l'utilisation de l'effet stéréo sur les guitares, qui offre un rendu un peu vintage très intéressant.

Chronique par Lolo36
Avril 2020


01 - Portez vos croix (4:32)
02 - Les murs finiront par tomber (4:09)
03 - Amer Saheb (4:56)
04 - J'ai cessé de compter (4:39)
05 - Miss Univers (3:48)
06 - Tendances (4:46)
07 - Le soleil brille pour tous (3:26)
08 - Y'a pas le feu mais faut brûler (4:25)
09 - On va prendre cher (4:47)
10 - C'n' est pas d'ma faute (4:54)
11 - Ce n'est pas la Corée du Nord (4:42)
12 - Delenda (4:30)

Musiciens : Bernard "Bernie" Bonvoisin (Chant), Norbert "Nono" Krief (Guitare), Iso Diop (Guitare), David Jacob (Basse), Christian Dupuy (Batterie)




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